[Transcaucasie] – Bilan / Carnet pratique

Petit retour sur le Caucase et les parcours réalisés durant l’été 2018, les points positifs et négatifs, les aspects pratiques.

Quelques chiffres
Les « plus » de notre expérience
Les « moins » de notre expérience
Choix du parcours
Transport
Cout de la vie et budget
Sécurité et géopolitique
Santé
Ressources bibliographiques

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La visite chez nous de Solène et Olivier de Chartreuse (et leurs deux enfants), rencontrés via ce blog, qui ont pour projet de partir dans le Caucase à vélo durant 5 mois, nous a re-motivés pour mettre (enfin !) à jour le carnet pratique de ce voyage. Encore de beaux échanges, autour d’un gouter !

Car en effet, on a eu un petit coup de démotivation pour rédiger ce carnet pratique. La raison ? Une utilisation un peu indélicate des données de ce blog, qui, même si elles sont publiques et n’ont rien de révolutionnaires, elles n’en restent pas moins pensées, moulinées, et retranscrites par de vrais humains en chair et en os, et non par des robots. Or les humains, ben c’est ballot, mais ils apprécient les échanges, et les retours d’expériences ! Surtout quand ils ont passé par mal de temps sur des cartes à rechercher des itinéraires à peu près adaptés. Or quelle ne fut pas notre surprise de retrouver des quasi « copier-coller » de nos voyages (photos semblables, prises aux mêmes endroits, même trace GPS récupérée sur ce blog sans un petit mot sympa…), et mis sur des sites communautaires de voyages à vélo, sans la moindre allusion à l’origine de ces « idées » ! Bon, c’est rentré dans l’ordre, alors on n’y pense plus, mais sur le moment ça nous a un peu énervé et attristé. Car pourquoi omettre de citer les sources sur lesquelles on s’appuie pour construire sa propre itinérance ? On ne part jamais de rien, et au final, le voyage qu’on réalise à son tour reste de toute évidence « unique », et n’est en rien diminué par les expériences antérieures. Alors n’ayons pas peur de citer nos sources ! D’ailleurs, vous retrouverez en bas de cet article, tout plein de liens vers des blogs bien inspirants, avec ou sans enfants. Allez zou, assez parlé, passons à l’essentiel, le Carnet Pratique du Caucase rédigé par Seb :

1 – Quelques chiffres

Un voyage dans les montagnes de Transcaucasie (région regroupant l’Arménie, la Géorgie et l’Azerbaïdjan), en famille avec nos enfants âges de 14 ans, 11 ans et 7 ans. Une durée de 6 semaines, dont quelques jours de transit, d’approche et de visites dans les capitales.

  • 2 pays : l’Arménie et la Géorgie,
  • 4 alphabets : latin (anglais), cyrillique (russe), arménien et géorgien,
  • 27 jours de vélo,
  • et quelques jours de repos…
  • 3 randonnées à pied : une en Arménie et deux en Géorgie (Svanétie),
  • l’altitude la plus élevée (à pied) : 3600 m en haut du cratère de l’Ajdahak (Arménie),
  • l’altitude la plus élevée à vélo : 3200 m dans les Geghama mountains (Arménie)
  • Des températures : de 2 à 40°C.
  • Des monastères : à foison !
  • Un peu plus de 1000 km à vélo et environ 10 000 m de dénivelés positifs,
  • 1/3 de pistes et 2/3 de (petites) routes goudronnées,
  • 40 km/jour en moyenne (entre 15 et 70 km/jour).

2 – Les « plus » de notre expérience

  • Un coup de cœur réel pour ces ex-républiques soviétiques, qui ne se laissent pas apprivoiser immédiatement, mais dont le passé complexe les rendent véritablement passionnantes ;
  • Un accueil et une hospitalité remarquables, notamment en Arménie ;
  • La possibilité de manger (à cette époque de l’année), des fruits et des légumes toute la journée, auprès des vendeurs des bords des routes (on a explosé le quota des « 5 fruits et légumes par jour » !) ;
  • De très nombreuses visites culturelles au fil du voyage, comme celles des monastères, à l’architecture captivante pour des enfants et ados, notamment Noravank, Geghard et Khor Virap (celui de Tatev n’a pas été visité car trop excentré par rapport à notre tracé) ;
  • Le petit Caucase : des montagnes à hauteur d’enfant, avec des dénivelés raisonnables et des reliefs volcaniques doux (lacs de cratère…) ;
  • Le grand Caucase : des glaciers imposants dans des paysages verdoyants ;
  • La rencontre des Yézidis, les bergers/pasteurs semi-nomades des Geghama.

3 – Les « moins » de notre expérience

  • Une sensation de délabrement constant dans les villes et parfois dans les campagnes, mais c’est aussi ce qui fait le charme de ces pays ;
  • Le lac Sevan, la « perle du Caucase » n’est plus. On a trouvé les rives assez polluées (déchets en tout genre), l’eau de qualité énigmatique (grosse turbidité). La présence de la route proche du lac, brise également le charme de ses berges. On a hésité à cheminer sur la rive est ou ouest. Notre choix s’est porté sur la rive ouest et ses quelques sites historiques (dont le joli site de khatchkars de Noradus), mais la rive orientale est probablement plus sauvage, avec la présence d’une piste non goudronnée. Attention également aux moustiques, en été, à proximité du lac.

4 – Choix du parcours

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À vélo, l’Arménie et la Géorgie sont généralement traversés par les cyclos parcourant le faisceau de routes de la Soie. Entre la Turquie et le Tadjikistan (généralement via l’Iran), ils traversent souvent le Caucase au-plus-vite, sans trop s’écarter des grands axes. Certains (cf. biblio) sont néanmoins allés explorer les chemins de traverse et ont contribué à nous inspirer pour imaginer un parcours reliant ces deux beaux pays, situés aux confins de l’Europe et de l’Asie.

Comme souvent dans nos recherches d’itinéraires, l’idée directrice consistait à essayer de relier les plus beaux massifs et sites culturels identifiés (comme les monastères) tout et en découvrant une partie des plus belles pistes et petites routes des montagnes de la région : Petit Caucase, Grand Caucase et Ararat. Autre contrainte avec les enfants (contrainte qui s’estompe avec les années, les enfants commençant à avoir sacrément plus la pêche que leurs parents !) : limiter autant que possible les dénivelés.

5 – Transport

Même si on peut rejoindre en train ou en bus la Géorgie depuis la France, la durée (et le coût) du voyage (4 jours ?) est malheureusement rédhibitoire pour de nombreux voyageurs.

Avion

Le billet d’avion vers Tbilissi est généralement moins onéreux que pour Erevan. Il y a des vols directs depuis Paris vers les capitales caucasiennes, pour moins de 300 euros (en 2018). À noter aussi, une ligne lowcost entre Beauvais et Kutaisi (Géorgie), avec Wizz Air. La compagnie turque lowcost Pégasus (qui dessert les capitales) peut aussi être un bon plan financier. Attention néanmoins à bien prendre en compte les surcouts des bagages, vélos, etc.

Depuis Lyon, seul Erevan est accessible via un vol direct mais avec un billet d’avion assez cher. Pour aller en Géorgie depuis la province, les deux compagnies qui desservent classiquement Tbilissi sont Turkish Airlines (via Istanbul) et Aeroflot (via Moscou). Compter environ 350-400 euros/adulte pour rejoindre les capitales caucasiennes depuis la province. Avec ces compagnies, c’est un peu plus cher si vous repartez d’un aéroport différent de celui de l’aller.

Dans notre cas, nous avons voyagé avec Aeroflot et nous avons été très satisfaits (accueil, sécurité apparente), même si c’est un peu plus long que de passer par Istanbul. De plus, Aeroflot est bike friendly ! En effet, c’est l’une des dernières grandes compagnies à ne pas appliquer de surcouts exorbitants pour les vélos (comme Lufthansa par exemple, avec ses 100 euros/voyage/vélo). Les vélos sont même gratuits s’ils rentrent dans la franchise de 23 kg. Pour nous 5, avec nos 4 cartons vélos (dont le tandem) et pour respecter la contrainte du « 1 seul bagage en soute par personne » (en plus d’un bagage à main de 10 kg), nous avons optimisé pour ne payer au total le surcout d’un seul bagage supplémentaire pour l’aller (idem pour le retour) de 50 euros. Prix imbattable pour les vélos.

Enfin, sachez que l’Arménie est l’un des rares pays de la région à ne pas être desservi par Turkish Airlines (problème diplomatique oblige).

Cas particulier du transport des vélos dans l’avion :

Nous avons réussi à bien limiter le surcout des bagages de la famille (5 personnes), avec la compagnie Aeroflot, en ne payant que 50 euros pour l’aller pour toute la tribu (idem pour le retour) alors que nous avions 4 cartons vélos (dont un tandem) et de nombreuses sacoches vélos. Les sacoches vélos ont été rassemblées dans un grand sac léger et solide (type sac en toile de jute ou sac de courrier postal) car nous n’avions droit qu’à un seul bagage en soute (avec un poids inférieur à 23kg) par personne. Par ailleurs, nous avons pu prendre pas mal de choses en bagages à main puisque nous avions droit à 10 kg par personne.
En revanche, nous avons eu quelques soucis avec la taille des cartons vélos.
La plupart des compagnies demandent de respecter certaines tailles (basées souvent sur la somme des 3 dimensions hauteur+largeur+profondeur) et certains poids pour les bagages « hors format », comme les cartons vélos. Si l’on souhaite faire passer un carton vélo, comme un bagage classique, il faut généralement que son poids soit inférieur à 23 kg (voire 20 kg pour certaines compagnies). Sinon, en cas de paiement pour un vélo en « bagage spécial », le poids limite est souvent de 32 kg.
Pour la taille, même si la compagnie vous demandera les dimensions de vos cartons, la contrainte est surtout liée au matériel de sécurité disponible à l’aéroport, plus qu’à la compagnie elle-même (excepté si vous prenez un avion avec une entrée de soute toute petite). En effet, la taille des scanners « hors format » est variable selon les aéroports. A Lyon, depuis 2018, les dimensions à respecter semblent être plus contraignantes qu’auparavant, et il est désormais nécessaire que la hauteur du carton soit inférieure à 1.0 m (prendre quelques centimètres de marge) pour pouvoir être scanné aux rayons X.
C’est généralement moins contraignant pour les autres dimensions ; nous avons déjà fait passer dans ce genre de machine des cartons de près de 30 cm de profondeur et de 2.05 m de long (tandem Pino non démonté) sans soucis.
Attention, on se fait facilement « avoir » avec les cartons de récup’ (« quémandable » chez un vélociste ou chez Décath’) qui dépassent de plus en plus souvent les tailles acceptables ; les vélos devenant de plus en plus grands (vélo 29 », vélo électrique).
En cas de non respect de cette hauteur, les services de sécurité vous demanderont d’ouvrir et de vider votre carton pour inspecter de visu le contenu (vélo) et il faudra alors le refermer à la « va vite » avec du matériel prêté, pas toujours de grande qualité (comme le scotch adhésif). Ce fut le cas cette année à l’aéroport de Lyon à l’aller et de Tbilissi au retour….
Respecter cette hauteur, vous permettra également de circuler plus facilement dans l’aéroport avec vos charriots, notamment dans les ascenseurs.
Dernier petit retour d’expérience : bien penser qu’un carton sur le toit d’une voiture ne résiste par à plus de 5 min de pluie orageuse !! (expérience vécue à Tbilissi…)

Train

Plusieurs lignes de train traversent les grands axes de Transcaucasie. Pour notre traversée, deux lignes sont particulièrement appropriées (Zugdidi-Tbilissi, Tbilissi-Erevan). En 2018, 1 GEL=0.35 euro.

Nous avons pris nos tickets Zugdidi-Tbilissi au guichet, 4h avant le départ (train de nuit 22 :15 -> 6 :29, 20 GEL/personne et 10 GEL/enfant de moins de 10 ans), car nous n’avons pas réussi à prendre notre billet en ligne auprès de Georgian Railway, mais cela est possible (après avoir créé un compte). C’est également faisable via d’autres sites web. Le train était pratiquement plein, ce qui semble souvent le cas en été sur les réseaux de train de nuit géorgien et arménien. Durant la haute saison estivale, il semble préférable de réserver au moins la veille. En demandant dans le train, on peut généralement disposer gratuitement de draps (in-tissés). Dans le doute, prenez votre sac à viande. Il n’y a pas de service de restauration dans le train.

Il existe également un train rapide (de jour) plus moderne, au tarif  comparable (18 :15->23 :40), dans lequel il est peut-être un peu plus facile de mettre plusieurs vélos (?).

Taxe vélo : 5 GEL/vélo, à payer directement au contrôleur dans le train

Les trains de nuit (que cela soit vers Zugdidi ou Erevan) sont des vieux trains, aux standards de l’époque soviétique (propreté douteuse, en particulier pour les toilettes). Il n’y a pas de climatisation (et les compartiments sont difficiles à ventiler), ce qui peut être rédhibitoire en période de canicule.

Transports en commun

Sur place les transports sont très économiques, notamment les marchroutka, petits autobus entre villes. Par exemple, comptez environ 30 GEL pour faire Tbilissi-Erevan, soit 1 euro les 100 km.

En ville, privatiser un taxi ne coute pas cher et peut se révéler plus pratique que de prendre le bus en famille. La course en ville coute de l’ordre de 1 à 2 euros pour tout le taxi (une heure de trajet :  4-5 euros). Dans les capitales caucasiennes, le cout des taxis depuis l’aéroport est raisonnable par rapport à d’autres capitales (de l’ordre de 10 euros pour un véhicule de taille classique).

6 – Coût de la vie et budget

Le coût de la vie en Géorgie nous est apparu légèrement plus élevé qu’en Arménie (+10% ?), notamment pour l’alimentation.

Les visites des monastères et des églises sont gratuites. Heureusement car vu le nombre, ça plomberait le budget ! Les rares sites culturels payants (comme Vardzia) sont peu onéreux (environ 2-4 euros/adulte). Seul le tarif de la grotte de Prométhée est proche des standards européens (environ 20 euros pour nous 5). Dans ce cas, il y a un tarif préférentiel pour les locaux.

Logements

Dans les guesthouses B&B et petits hôtels, cela nous coutait environ 30-35 euros/nuit, pour nous 5. Certains hôtels dans les sites touristiques peuvent couter plus chers (comme à Sevan) : 50-55 euros/nuit avec petit déjeuner. Comme souvent dans les capitales, le prix des logements est sans commune mesure avec celui de la province. Ici, pour 5, il est difficile de trouver des logements (petits hôtels, auberge de jeunesse) à moins de 60-70 euros/nuit, petit-déjeuner inclus. Dans les auberges de jeunesse, avec dortoir, le prix est d’un peu moins de 10 euros/personne. Attention : dans les dortoirs des auberges de jeunesse, les enfants paient le même prix que les adultes.

Repas

Le coût moyen d’un repas dans un snack ou dans un petit resto s’élève à environ 3-5 euros/repas. Le prix raisonnable des repas nous a permis de manger en moyenne une fois par jour dans de petits snacks, pour limiter les contraintes et la fatigue liées à la préparation des repas.

Même s’il n’y a pas le raffinement ni la variété des plats syro-libanais, la nourriture du Caucase est bien bonne, notamment en Arménie (où elle est plus variée). Dans ce pays, ne manquez pas les dolmas (feuilles de vigne farcies aux légumes) et les noix vertes confites, un vrai délice…

En Géorgie, on retrouve les plats traditionnels comme les khinkali (gros ravioli ressemblant au momo de l’Himalaya), les khatchapouri, pain fourré généralement au fromage et les tchourtchkhelas, confiseries faites maison, à base notamment de raisins ou de noix.

7 – Sécurité et géopolitique

Parler russe est un atout dans ces pays, car pratiquement personne ne parle anglais en dehors des capitales et des zones plus touristiques.

Les frontières

La notion de guerres aux frontières est une réalité visible (présence militaire sur les routes), mais dont tout le monde s’accommode, touristes comme population locale…

Même si l’ombre de la Russie est encore bien présente sur l’Arménie, le géant est plutôt vu comme un grand frère, et les produits russes ont bonne réputation (ex. les voitures). Ce n’est pas tout à fait la même chose avec la Géorgie. Depuis  la guerre de 2008, ce pays s’est encore plus tourné vers l’OTAN et les États-Unis (il y a même une avenue « George W Bush » à Tbilissi !) et la Russie n’est pas vue d’un très bon œil. Néanmoins les Russes semblent voyager sans difficulté dans ce pays : nous avons notamment croisé beaucoup de grimpeurs russes et biélorusses en Svanétie.

L’Arménie est coincée entre deux voisins musulmans (et turcophones) avec lesquelles elle n’a aucune relation diplomatique : la Turquie (ennemie depuis le génocide de 1915) et l’Azerbaïdjan (en guerre notamment pour le Haut-Karabagh). Entre l’Arménie et ces deux voisins, il n’y a pas de passage (terrestre) de frontière possible. Par contre, les relations sont plutôt bonnes avec l’Iran et la Géorgie.

Daech

Un phénomène qui est peut-être moins maitrisé, est le retour des combattants de l’EI en Syrie, vers les provinces du Daguestan ou la Tchétchénie, via la Transcaucasie. La Géorgie est en lien direct avec la Tchétchénie, via la vallée de Pankissi, au nord-est. Vallée encore appelée la « vallée des Djihadistes », par la grande quantité d’hommes partis rejoindre les rangs de Daech… Mais le taux d’attentats en Géorgie et en Arménie reste parmi l’un des plus faible au monde, malgré des guerres aux frontières !

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Le risque sismique et nucléaire

Le risque sismique est un risque réel : la région est à forte sismicité, et tous les vieux monastères se sont déjà écroulés au moins une fois dans leur histoire… L’état des constructions urbaines permet de douter de leur résistance en cas de secousse.

Un autre risque est le risque nucléaire associé aux tremblement de terre. La centrale de Metsamor, située à 30 km à l’ouest de la capitale Yerevan, est considérée comme l’une des plus dangereuses au monde, mais sa fermeture a été encore repoussée en 2026 pour des raisons économiques. Il nous est arrivé de nous demander, avec une pointe d’inquiétude, ce que l’on ferait en cas de séisme…

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Le risque routier

Ce risque chronique est inhérent au voyage à vélo, et il faut garder en tête que c’est probablement le risque le plus marqué. Nous avions lu des récits peu engageants quant à la conduite des Arméniens et des Géorgiens et on doit dire que, lors de notre traversée, même si nous avons fait particulièrement attention, les mauvaises expériences avec « chauffards » ont été plutôt limitées. Mais ne rêvez pas non plus, on n’est pas en Europe du Nord avec un civisme exemplaire sur les routes, cela ressemble plus à ce que l’on peut retrouver dans certains pays de l’Europe de l’Est.

Éviter de rouler tard le soir, en particulier entre chien et loup, car les risques de croiser des chauffards éméchés est plus important, dans ces pays où la vodka est reine.

Attention également aux gros véhicules tout-terrain (les grosses cylindrées sont très présentes en Géorgie), qui peuvent se croire seuls sur les pistes, et donc rouler à vive allure.

Enfin pour les amateurs de voitures anciennes, l’Arménie est un peu le Cuba du Moyen-Orient !

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Le risque lié aux chiens

Les chiens sont relativement présents en Transcaucasie, même si leur présence et les risques associés ne nous ont pas marqué autant que dans les Andes centrales (Pérou, Bolivie), où on avait regretté de ne pas être vacciné contre la rage.

Deux types de chiens ont été rencontrés :

  • les chiens de berger, dans les montagnes. Ces bergers du Caucase, ressemblant à nos patous des montagnes ou aux bergers d’Anatolie (kangal) sont imposants. Leur objectif est de protéger les troupeaux (souvent des moutons) qu’ils défendent, contre les loups et les ours. Il ne faut surtout pas traverser un troupeau et, au contraire, le contourner à grande distance. Même avec ces précautions, ces chiens pourront débouler (en trombe) sur vous. Ne pas pas paniquer, et s’arrêter pour qu’ils viennent vous jauger (en vous reniflant) et montrer que ce sont eux les maitres de ce territoire (en urinant). Le vélo est alors un sacré atout, car on peut l’utiliser comme « écran » entre le chien et soi. En général, le chien retourne à ses occupations au bout de quelques minutes. Sinon, le berger, jamais très loin, viendra à votre secours pour vous libérer la voie !
  • les chiens proches des habitations, des villages. Comme un peu partout dans le monde, ils n’aiment pas les vélos, et essaient de vous prendre par surprise (par derrière) en visant les mollets. Il faut être sur le qui vive à proximité des hameaux pour ne pas se faire surprendre (attention, les bougres peuvent faire semblant de dormir avant de vous courser par derrière !). Une des parades efficaces est de disposer d’une réserve de cailloux à portée de main, en cas d’attaque. En général, le simple geste de mimer un lancer des cailloux suffira à les faire fuir, car ces projectiles sont largement utilisés par les locaux.

8 – Santé

L’eau est généralement de bonne qualité, notamment dans les montagnes bien arrosées du grand Caucase. Tout en restant tout de même prudent (filtrage / traitement / eau minérale…), nous n’avons pas été malade cet été. Ces pays restent néanmoins nettement plus pauvres (en particulier l’Arménie) que ceux d’Europe de l’Ouest et il existe des risques sanitaires spécifiques notamment liés à l’hygiène/insalubrité et à l’eau (typhoïde, choléra…).

A noter également que, sur les bords des routes et chemins, on croise fréquemment la berce du Caucase (grande ombellifère de 2 à 4 m de haut), avec laquelle il faut éviter tout contact car sa sève est phototoxique.

Petite info qui a son importance : les médicaments à base de codéine sont interdits en Géorgie (à moins de disposer d’une ordonnance traduite, et encore…). Attention aux passages de frontières, car c’est un risque important d’arrestation; certains ont fini au poste pour avoir transporté de la codéine dans leurs bagages.

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9 – Ressources bibliographiques

Cartes

Depuis quelques années, pour les cartes online, le top c’est opentopomap (très fidèles et vraiment actualisées) que l’on peut superposer (en jouant avec la transparence) avec d’autres couches comme une image aérienne, par exemple avec une application comme AlpineQuest. On peut récupérer ces couches « en dur » sur son smartphone pour y avoir accès hors connexion et pour les exploiter avec la fonction GPS.

De belles cartes de rando existent pour les montagnes du Grand Caucase géorgien (disponible chez Géoland à Tbilissi). À Mestia, l’Office de Tourisme pourra vous fournir de beaux extraits A3 pour les randos les plus classiques de la Svanétie.

https://www.flickr.com/photos/worldtravellib/18180473352

Pour les cartes papier, en plus des cartes russes un peu désuètes (et en cyrillique), les plus intéressantes (à l’échelle du pays) que l’on ait trouvé (au moins aussi bien que les cartes payantes Reise ou IGN) sont la carte générale du pays Georgia/Country of my life, déclinées en carte/guide par région (Imérétie, …).

Carte de la grande région du Caucase (USDS, 1994) : ttps://legacy.lib.utexas.edu/maps/commonwealth/caucasus_region_1994.jpg

Guides

En juillet 2018, les fameux guides de rando Rother ont édité l’ouvrage Georgien (45 tours in Georgia, small & big Caucasus walking guide), malheureusement uniquement disponible en allemand pour l’instant. Même si nous ne l’avons pas testé, ces guides sont généralement des références en la matière.

Les meilleurs guides touristiques papier de la région semblent être les guides Bradt (2 volumes en anglais : Georgia et Armenia). Il existe également le classique Lonely Planet en anglais sur la Transcaucasie (Arménie, Géorgie, Azerbaïdjan).

Pour notre part, nous avions le guide Armenie-Georgie (2015) de Patrick Kaplanian. Des parties, intéressantes mais pas toujours totalement objectives, et un découpage assez compliqué pour retrouver rapidement des infos.

Un site avec des lieux de campings sauvages originaux (notre inspiration pour celui de Khor Virap) : http://ivanpankev.com/freedom-camping-en/

5 réflexions sur “[Transcaucasie] – Bilan / Carnet pratique

  1. Votre site est une vraie mine d’informations, d’inspiration et de rêve alors j’espère que vous continuerez encore longtemps a nous faire partager vos périples malgré les mauvaises pratiques (minoritaires on l’espère de certains internautes). Merci pour ce bilan détaillé sur votre traversée du Caucase. Et bonne route!

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  2. Bonjour,
    J’ai passé 6 semaines l’an dernier à sillonner la Georgie et l’Arménie en transports en commun. J’y retourne en 2020 , pour la sillonner …. en vélo.
    Merci mille fois pour votre synthèse très pratique et objective. Les nombreux liens que vous mettez vont me permettre de bien préparer ce voyage.
    Je ne manquerai pas de vous contacter, si cela vous est possible et envisageable.
    Hubert Remaury
    Toulouse
    hubertremaury@gmail.com

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  3. Bonjour Hubert,
    Merci pour ton passage sur notre site et pour ton commentaire.
    En effet, le Caucase se prête bien au vélo, alors bonne préparation à toi pour ce nouveau départ dans ces contrées ! N’hésites pas à revenir vers nous si tu as besoin.
    Bonne route,
    TSAGA

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