Au cours de deux sorties automnales, Seb est allé faire le tour en VTT du Mont-Aiguille avant de grimper ce sommet emblématique du Vercors, lors d’un week-end « bivouac-fondue » bien accompagné.
Acte 1 : Boucle en VTT et bivouac
28-29 septembre 2019. Distance: 60 km/ D+ 2200 m.
Itinéraire suivi : Parking de la Coche (St Agnan)>Pas de l’Aiguille>Pas des Bachassons>Col des Pellas>Trézanne>Pas de l’Aiguille>Col du Pison>Les Gravelles>Pré Peyret>La Coche
Une envie de bivouac dans un coin magnifique du Vercors (le Pas de l’Aiguille) et d’aller essayer deux belles descentes que je ne connais pas encore en VTT : le pas des Bachassons et la descente du Pison.
Arrivé de nuit pour planter la tente, un peu de stress quand j’entends les patous au loin, semblant se rapprocher. Pas envie de les rencontrer dans l’obscurité ! Pendant une demi-heure, j’entends les cerfs bramer sous le Veymont. Ambiance surréaliste, seul dans la nuit complètement noire (nouvelle lune) …
L’ambiance est tout de suite plus chaleureuse le matin. Ah oui, au fait, on est dans la Réserve Naturelle des Hauts-Plateaux du Vercors, donc il faut pousser le vélo sur deux tronçons (environ 1h à chaque fois) pour accéder par le haut à ces 2 descentes. Et finalement, je trouve cela bien que la pratique du VTT soit réglementée, même si ce n’est pas agréable quand cela touche notre activité favorite. J’imagine le nombre de vélo dans la plaine de la Queyrie (un terrain potentiellement super roulant et facile d’accès) si la circulation vélocipédique était autorisée… C’est probablement grâce à ce genre de réglementation (et à la volonté de garder uniquement des cabanes rustiques non gardées) que sur les Hauts-Plateaux du Vercors : (1) la fréquentation est (relativement) raisonnable et, (2) au final l’ambiance n’a pas trop été « dénaturée » alors que nous sommes à moins d’une heure de route d’une métropole…
Sur les Hauts-Plateaux, le relief est déroutant. En dehors des falaises bordières, les paysages ne sont pas toujours très spectaculaires, mais l’ambiance qui s’en dégage est unique, une sorte de mélange de ce que l’on peut rencontrer dans le désert et en montagne.
Enfin, côté vélo, j’ai vraiment bien apprécié la descente du Bachassons (T4 puis T3) dans un cadre grandiose. Par contre, je n’avais pas d’infos sur la qualité du sentier au-dessus de la cabane ONF du Pison. Et bien, c’est vraiment chouette. Dans la continuité de ce que l’on trouve sous la cabane du Pison, même si ici, le sentier commence à se refermer à cause de la baisse de fréquentation suite à l’éboulement du Pas du Pison.
Un beau petit voyage aux portes de la maison…
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Acte 2 : Ascension du Mont-Aiguille avec un bivouac-fondue au sommet !
26-27 octobre 2019. D+ 1000 m, A/R depuis les Pellas.
Itinéraire suivi : ascension de la Voie normale du Mont-Aiguille (2085m, cotation PD) et descente par les rappels des Tubulaires
Damien nous sollicite avec plusieurs idées de sortie pour ce beau week-end d’automne. Ariane étant très occupée, c’est finalement moi qui sort. Accompagné de Zoé&Damien et de Mireille, nous allons grimper le Mont-Aiguille, le sommet emblématique du Vercors, et l’une des 7 merveilles du Dauphiné.
Pour ceux qui ne connaitraient pas la petite histoire. Alors que Christophe Colomb découvrait l’Amérique, les français découvrait le Mont-Aiguille ! C’est en effet en 1492 que le Capitaine Antoine de Ville (sur ordre du roi Charles VII) gravit pour la 1ère fois ce sommet avec 7 compagnons, équipés de matériels militaires généralement utilisés pour attaquer les places fortes (échelles, grappins). En France, cette date marque le début de l’histoire de l’alpinisme.
Aujourd’hui, la difficulté de la voie normale reste modérée, avec quelques pas d’escalade, mais des risques réels de chutes de pierre. A la descente quelques ressauts à désescalader au sein d’un couloir raide, puis les rappels (50 m max, en grande partie en « fil d’araignée »).
On scinde notre groupe de quatre, en deux cordées. Zoé (16 ans) m’ouvre la voie avec une belle assurance. En fin de journée, on file au sommet en aller-retour pour profiter de la vue sur cette prairie sommitale improbable. On en profite pour chercher des endroits plats pour la nuit, car plusieurs cordées ont eu également l’idée de venir bivouaquer ici. Finalement, les bons spots sont rares, et on s’installera près de la sortie du dernier couloir d’ascension, pour profiter de la très bonne fondue partagée autour du réchaud. Le vent se levant, je plante la tente sur un petit bout d’herbe, juste au-dessus des falaises et de la fameuse arche du Mont-Aiguille que l’on pourrait baptiser « le chas de l’aiguille » !
Au petit matin, on se réveille avec un magnifique lever de soleil sur le Grand Veymont (2341m), partagé avec une quinzaine de bouquetins, régulièrement observés sur la prairie sommitale depuis 2011.
Un week-end en bien bonne compagnie sur ce sommet aux formes géométriques parfaites. Les Suisses ont le Cervin, les Dauphinois ont le Mont-Aiguille !
Merci les amis pour ces bons moments partagés.