Avril 2017
Une parenthèse de quelques jours pour fuir l’intersaison bien fraiche du Vercors, avec un hiver qui tarde à s’en aller, et un printemps qui reste très hésitant.

Les méandres de l’Ardèche

L’arche de Pont d’Arc

Gaspard dans le rapide « Charlemagne »
Direction le Sud, et plus précisément les gorges de l’Ardèche. Nous louons un mobil-home (tout neuf et bien chauffé !) au camping de la « Plage Fleurie », à Vallon Pont d’Arc. Les visites s’enchainent dans les sites majeurs de la région : visite de la reconstitution de la grotte Chauvet et ses peintures murales, aven d’Orgnac et son musée de la préhistoire…
Puis les enfants nous réclament une initiation au canoë. Sur les conseils des loueurs de matériel, la mini-descente de l’Ardèche (8 km), qui passe sous l’arche naturelle, s’y prête bien. A cette époque, la fréquentation du site est encore assez raisonnable, mais on n’ose même pas imaginer l’été, l’état du secteur !
Nous nous répartissons comme suit : Seb et Titouan dans un canoë bi-place (le loueur accepte de laisser monter Titouan, qui n’a pas encore 6 ans, alors qu’il faut avoir plus de 7 ans… Bon, on se dit que la descente ne doit pas être bien méchante alors), Gaspard (13 ans) seul sur son embarcation, et enfin Ariane et Adélie (9 ans) en bi-place.
On nous explique qu’il faudra faire tout de même attention aux trois rapides avant le Pont d’Arc, mais qu’il n’y a pas de difficulté. Au cours de la descente, nous profitons des plages pour nous arrêter et prendre notre temps. Mais, alors que les difficultés sont derrières nous, et que nous papotons tranquillement, peu après l’arche, le canoë d’Ariane et Adélie négocie mal un bloc au milieu de la rivière, et vient s’encastrer dedans. Le bateau se retourne et reste plaqué contre la roche, par le courant. Les filles se retrouvent coincées dessous. Ariane sort rapidement mais ne voit pas Adélie. En quelques secondes qui paraissent une éternité, Ariane replonge et attrape le bras d’Adélie pour la faire sortir du bouillon. Adélie suffoque et pleure, bref, elle a bien faillit se noyer… Dans le même temps, le canoë file vers l’aval, avec toutes les affaires éparpillées (pagaies…). Les filles nagent, et se retrouvent coincées sur une micro-plage d’un ou deux m², en rive droite, au pied d’une petite falaise. Entre la peur et le froid, Adélie tremble de la tête aux pieds. Difficile de traverser à la nage, il y a un peu de courant tout de même. A l’aval, Seb a déposé Gaspard et Titouan sur une grande plage en leur précisant de ne pas bouger. Il a pu récupérer le canoë qui dérive, et vient les rechercher une par une.
Après un petit repos, il nous reste alors quelques minutes de descente pour arriver à Châmes où le loueur vient nous récupérer.
Les enfants étaient très impatients de découvrir le canoë en rivière. Nous pensions avoir choisi un parcours adapté à notre inexpérience en ce domaine. Seule la présence de Titouan, encore jeune et ne sachant pas nager, nous questionnait, et c’est sur lui que se focalisait notre attention. Mais c’est finalement le « presque accident » d’Adélie qui nous a fait prendre conscience qu’il fallait rester très prudent dans un environnement qu’on ne maitrise pas. Malgré une belle frayeur collective, l’envie de recommencer doucement à découvrir ce nouvel univers, était tout de même présente…