Journées de transit (2)

… où les heures passées en mini-bus vont compter double, où l’on découvre la circulation indienne, les embouteillages, les éboulements rocheux, et nos premières impressions des pistes de montagnes.

Du 1er au 3 juillet 2016

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Vendredi 1er et Samedi 2 juillet 2016

Cette nuit, le carton du tandem arrive bien à l’hôtel comme prévu, par un transporteur de l’aéroport ! Finalement, ce retard était une broutille ! Ca y est, nous avons tous nos bagages, et c’est à 8h15 que nous quittons Delhi, samedi matin. Un mini-bus (Tempo Traveller) vient nous chercher à l’hôtel. Seb l’avait réservé depuis la France.

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En effet, avec notre chargement et nos enfants, nous pouvons difficilement prendre les transports en commun. Et dans les pays à la « sécurité routière » toute relative, surtout sur les routes de montagnes, nous préférons jouer la prudence, i.e. avoir un véhicule correctement entretenu, un chauffeur pas trop excité du volant, et la possibilité de faire des « pauses-pipi » régulières pour les enfants. Notre chauffeur va se révéler « bizarre », et nous aurons le plus grand mal à communiquer avec lui, indépendamment du fait qu’il ne parle pas très bien anglais (bon, nous non plus !). Mais à part ce « silence-radio », il se révèlera plutôt bon conducteur et prudent, notamment dans les parties les plus techniques et montagneuses de la fin de notre transfert en mini-bus. Mais cela attriste tout de même un peu Seb, qui aime particulièrement parler de tout et de rien avec les chauffeurs de taxis. Et là, c’est rapé !

Le trafic est très dense en sortant de Delhi, et va rester soutenu jusqu’à Shimla, dans la montée vers cette ancienne villégiature anglaise, avec un embouteillage quasi-continu de Kalpa à Shimla, pour cause de travaux : nous mettrons 6h au lieu de 3h pour parcourir environ 90 km dans ce secteur ! Au total, pour ce premier jour, nous mettrons 13h au lieu de 8-9h pour atteindre Narkanda, notre étape pour la nuit.

A Narkanda, nous stopons devant le premier hôtel à droite (Maharandja Palace, ça en jette.. mais non, nous restons dans le standing moyen), mais il est difficile de négocier pour ne prendre qu’une seule chambre pour toute la famille. La patron cède finalement, et il nous attribue une chambre propre et confortable (pas de douche) dans laquelle Gaspard et Adélie dorment sur les matelas de camping par terre, tandis que les parents et Titouan se partagent le grand lit. Repas au restau d’à côté, composé de thalis et chapatis, pas mal épicés pour nous, mais « no spicy » d’après le cuisto : non, décidément, nous n’avons pas le même référentiel ! Nous proposons à notre chauffeur de venir manger avec nous, mais il ne réapparaîtra pas de la soirée, emmenant le mini-bus et tout notre bazar…

Départà 7h dimanche matin. La descente de Nakanda est très boisée (cèdres) jusqu’à la rivière Sutlej (dont la Spiti est un affluent) que nous allons remonter pendant plusieurs jours. La vallée dans cette partie est très marquée par les aménagements hydroélectriques : près de 2000 MW en moins de 50 km ! Les soutènements et protections nécessaires pour les centrales hydroélectriques enterrées sont spectaculaires.

Puis nous traversons les gorges après Jeorgi, dans lesquelles on se sent minuscule, et on se demande comment la route a pu être tracée…

A Shisham on apprend que la route principale est coupée par un éboulement. Il est nécessaire de faire un détour d’environ 20 km : la piste monte en lacets impressionnants, fait une traversée, puis redescend de manière vertigineuse vers la vallée. Les croisements sont délicats : devant nous les camions se croisent avec la roue à quelques centimètres du vide… A un moment, il est nécessaire de faire une longue marche arrière pour laisser passer les véhicules qui redescendent. Ariane et les enfants préfèrent descendre du mini-bus et continuer tout le lacet à pied. Au niveau stress, ça va suffire pour aujourd’hui !

Mais notre chauffeur est prudent, et nous atteignons enfin Reckong Peo, un peu fatigué tout de même.

Il s’agit maintenant de trouver un endroit correct pour passer la nuit et la journée du lendemain consacrée à la préparation et au remontage des vélos. Gaspard et Seb vont visiter quelques hotels, puis reviennent au mini-bus dépités : le mieux reste le Ridang Hotel, mais « maman, c’est vraiment pourri, mais les autres hôtels c’est pire. Prépare-toi psychologiquement ! » dira Gaspard pendant pendant qu’on décharge le mini-bus devant un foule compacte. Arrivés à l’étage, c’est édifiant : des poubelles jonchent le sol du couloir, le sol de la chambre est de la même couleur que la rue à l’extérieur, les draps n’ont jamais du être lavés depuis qu’ils ont été mis sur le lit, la mini-table n’a jamais reçu un coup d’éponge depuis sa création ! Avant toute chose : mission nettoyage !! Dans un premier temps, nous demandons à ce qu’on vienne laver la chambre, mais cela doit être une demande incongrue, car un homme plein de bonne volonté arrive au bout de quelques minutes armé d’un chiffon minuscule, frotter le sol… à sec ! Bon OK, on n’est jamais mieux servi que par soi-même, nous partons dans le village à la recherche d’une serpillière et d’un désinfectant quelconque permettant de récurer sol et sanitaire ! On achète un bout de tissu au mètre pour quelques centimes qui nous fera un joli drap, et le surplus sert de chiffon. Après quelques boutiques, on arrive à dégoter un désinfectant multi-usages, et en avant : au bout d’une demi-heure, la chambre est habitable et nous pouvons déballer nos affaires, marcher pieds-nus, et Titouan peut s’amuser par terre sans risquer une turista dès la premier jour !

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Reste le plus important de la journée : faire faire le permis d’entrée pour le Spiti. Il semble quasi-obligatoire de passer par une agence (400 Rps par personne) pour acquérir l’Inner Line Pemit. En tous cas, cela ne nous prendra pas plus d’une heure. Le guichet (attention, fermé le dimanche et le 2e samedi de chaque mois) où l’on fait réaliser le permis est situé dans un petit bâtiment situé à l’arrière du batiment principal du District Police, dans le centre (photo prise à l’aide d’une webcam, directement sur place). Nos permis sont valables deux semaines, ce qui devrait largement suffire pour rejoindre Sumdo.

Dsc02611p Une fois le gros travail de remontage des vélos, réalisé par Seb, nous partons sur les hauteurs de Reckong Peo, visiter le joli village bouddhiste de Kalpa (2700 m).

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Il possède plusieurs temples, ainsi que de nombreuses ruelles étroites. Nous mangeons dans un dhaba, tandis qu’il pleuviote dehors (début de mousson oblige) : la nourriture est excellente, momos, thali, chownin…

Kalpa en images :

Ce soir, Jessica et Stéphane, couple cyclo suisse, arrivent dans notre hôtel. Ils sont partis de Shimla, il y a 4 jours. Nous allons avoir le grand plaisir de faire quelques tours de roues avec eux dans les prochains jours.

 

 

2 réflexions sur “Journées de transit (2)

    • Coucou ! Et oui en effet, c’est la première fois que nous avons une connexion internet qui fonctionne correctement ! Nous sommes à Keylong, aux portes du Zanskar, où nous partons demain avec cette fois nos vélos sur des chevaux. On va essayer d’ici là d’actualiser un peu ce blog, si nous avons le temps ! Bises à tous, et une spéciale à Clara !
      Ariane et Adélie

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