Puquio, petite ville provinciale où il fait bon vivre

9-10 juin 2015

La nuit fut fractionnée : d’abord, quelques minutes après nous être endormis, une lampe électrique a fait furtivement le tour de la tente, car nous nous sommes installés à proximité d’un petit chemin qui relie les habitations éparses en-dessous de Lucanas. Il y a donc un peu de passage des habitants qui se rendent visite. Puis un chien est arrivé en hurlant à la mort, visiblement surpris de trouver une tente à cet emplacement, il a heureusement vite continué son chemin, avant de réveiller les enfants !

Descente sur Puquio !

Descente sur Puquio !

Ensuite, en milieu de nuit, une petite bise s’est levée, et a commencé à secouer la capote de la remorque qui n’était pas bien fermée. Réveillés en sursaut par ce petit claquement irrégulier et indéfini, nous avons mis quelques minutes à comprendre d’où venait ce bruit, avant de nous rendormir sur nos deux oreilles, en admettant qu’on était vraiment stupide de penser qu’on nous volait nos vélos toutes les 5 minutes…

Car en fait, ce n’est pas si simple de voler des vélos cadenassés sans faire trop de bruit ! Nous en avons fait l’expérience le lendemain matin ! Au moment de détacher les vélos pour charger les sacoches, un des deux antivols rouges, achetés pour nous par un ami du gérant de l’hôtel Santa Maria de Paracas, ce fameux antivol fait de la résistance, et au moment de glisser la clé dans le barillet, la serrure entière nous reste dans la main. La cadenas, lui, restant bien solidement arrimé au tandem ! Impossible de voler notre propre vélo !

Seb s’attaque alors au câble, à la scie à métaux miniature que nous transportons. Au bout de 10 min, il n’a même pas entamé un seul toron de la dizaine qui compose le câble.. Il décide donc de partir avec le vélo de Gaspard, qui est détaché, demander de l’aide au couple de bergers qui nous a indiqué l’emplacement de camping, et qui réside 200 m de D+ plus haut. Il revient avec le jeune berger, qui vient d’aiguiser sa faucille crantée, et au bout de 5 min, sans même se couper les doigts, ni ceux de Seb qui maintient le câble, le cadenas cède, et le tandem est délivré !

Bon, avec tout ça, il faut partir maintenant, Puquio est à 27 km, et on a encore plus de 300 m de dénivelée à faire tout de même !

Petit arrêt, quelques kilomètres plus loin, au village de Lucanas, où l’accueil est toujours aussi chaleureux. On nous propose des glaces, mais nous ne sommes pas assez joueurs pour les accepter ! Nous faisons quelques courses : petits pains ronds (pane), fromage (queso) qui est une sorte de tome blanche et salée, petits gâteaux secs divers au chocolat, et petits gâteaux salés style apéro (on ferme les yeux sur la composition…), ainsi que les fameuses petites bananes miniatures, très sucrées qu’on trouve un peu partout. On trouve même ici du bon miel d’eucalyptus (miel de abeja).

On refait une pause en sortie de village, pour assister au démarrage d’un match de foot, dans un cadre magnifique.

Le rythme à vélo est assez tranquille aujourd’hui !

Cette étape contraste énormément avec toutes les journées que nous avons passées à cuire au soleil dans les montées désertiques en sortant de Nazca. Ici, la montée, à faible pente passe presque inaperçue, au milieu de pâturages et de vallées verdoyantes. Ensuite, la descente sur Puquio est une simple formalité, mais Titouan, qui a goûté aux joies des descentes « à fond en draisienne », réclame sa part de vélo « tout seul » : on mettra donc quelques heures à rejoindre Puquio au rythme de ses petites jambes, mais nous avons le temps aujourd’hui. Encore une fois, aucune circulation pour cause de travaux, que c’est confortable !

Nous rencontrons notre premier cyclo ce soir, il vient à notre rencontre, il est américain, et vient de traverser le centre du Pérou par des pistes. Il va sur Cusco le lendemain, mais chargera son vélo sur un camion : on le retrouve le matin, son vélo sur le toit d’une petite voiture, que cela à l’air simple de faire du stop à vélo quand on est tout seul !

De notre côté on se pose à l’hôtel « Los Andes », à côté de la Plaza de Armas : hôtel en travaux pour agrandissement, plutôt bien situé, mais dont les chambres mal isolées sont assez froides… et sans eau chaude, malgré l’annonce alléchante écrite en gros caractères sur la porte d’entrée vitrée « Agua callente ». Après plusieurs jours à transpirer dans le désert, l’espoir d’une douche chaude pour enlever la poussière nous faisait rêver dans la belle descente vers Puquio. Et puis une lessive s’impose également… Finalement on aura un peu d’eau chaude le lendemain matin, et on ira faire une partie de la lessive à l’étage du dessous, qui semble bénéficier d’un peu plus d’eau chaude.

Nous restons une journée pour nous reposer sur Puquio, qui nous charme par la vie qui y règne. Une place centrale animée, des petites rues pleines d’échoppes diverses, un marché couvert, et comme le Wifi n’est pas arrivé jusqu’ici, des tas de cyber-cafés, dignes des années 90 permettent de rester connecté au monde !

C’est également à Puquio que nous découvrons nos premières petites truites grillées. elles sont pêchées en altitude, et nous allons en faire un grande consommation durant les prochains jours !

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