A travers l’Altiplano péruvien

Après un petit avant gout rapide des hauteurs andines sur le plateau de Pampa Galeras, nous allons remonter durant quelques jours pour rouler sur l’altiplano entre 4200 et 4600 m d’altitude, entre Puquio et Chalhuanca.

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11 juin 2015

C’est parti pour la montée sur l’altiplano ! A la sortie de Puquio, nous croisons un auto-stoppeur américain, chapeau péruvien vissé sur la tête, cheveux longs au vent, ongle vernis (rouge) impeccables, jovial, mais éberlué par notre petite équipe. On a droit à une série de portraits, car il n’en croit pas ses yeux ! Il nous doublera un peu plus loin, à bord d’un petit camion, en klaxonnant comme jamais durant quelques minutes : si avec ça on a encore des tympans qui fonctionnent dans quelques mois !…

Le repos et l’acclimatation semblent bien fonctionner, Gaspard est devant nous, et doit nous attendre. Au Km 172, nous nous arrêtons au poste de contrôle, qui nous propose de faire le plein d’eau.

On continue encore un bon kilomètre, puis on s’arrête à proximité de blocs en forme de boules géantes (Km 173). Il y a de l’eau dans le gaz chez TSAGA : Seb souhaite encore rouler un peu pour avancer, le reste de la troupe trouve l’endroit parfait pour un bivouac, et remportera la bataille, au prix d’une bouderie assez longue du paternel. Comme il est encore tôt, les enfants peuvent jouer plusieurs heures avant le nuit et le froid à 17h30. Les énormes blocs permettent toutes les explorations, et surtout de créer le décor d’un fabuleux chateau géant : créneaux, tourelles, passages secrets, tout y est !

12 juin 2015

Encore une étape de montée aujourd’hui, qui va nous permettre d’atteindre le plateau à 4400 m d’altitude. La pause de midi se fait dans un petit restaurant en bord de route, autour de truites grillées. La famille qui tient le restaurant est à nos petits soins, et souhaitent une photo des enfants avec la mama. Dehors, un lama, un mouton et un cochon, tournent autour de nos vélos. A l’intérieur, nous découvrons notre première « déco routier » : des posters de filles nues, posant sur des camions rutilants, et vantant les mérites de telles ou telles huiles, ou lubrifiants de moteur. Et à côté, des posters de la Nativité, de Jésus, et même une petite crêche devant le fenêtre : nous sommes morts de rire !

Ce soir, nous dormons à côté de notre première « Laguna ». Nous plantons la tente à 500 m d’habitations de pêcheurs, alors que le soleil passe derrière le relief, le froid est glacial. Mais bien couverts, dans le tente, les enfants peuvent lire et jouer tranquillement. Les pêcheurs, viennent nous saluer, alors que Seb prépare le repas à l’extérieur. Ils nous proposent de prendre une boisson chaude chez eux, et s’inquiètent de nous voir passer la nuit dehors, au froid. Nous avons beau les rassurer que nous sommes équipés pour le froid, ils sont sceptiques. D’ailleurs, une fois dans le tente commence une partie endiablée de Baccade (jeu de cartes), dont les rires des enfants doivent s’entendre assez loin !

13 juin 2015

Tout le monde a bien dormi, sans avoir froid, malgré le fait que l’eau ait gelé dans les bouteilles. Les pêcheurs reviennent constater que nous ne sommes pas morts de froid ! Au soleil, qui chauffe très rapidement l’atmosphère, nous partageons des tartines de confitures, avant qu’ils partent relever leurs filets. De leur côté, les enfants jouent avec les épais morceaux de glace du lac.

La journée se déroule dans un décor de lagunas, auprès desquelles on croise des flamants pas tout à fait roses, des troupeaux de lamas, des hardes de vigognes sauvages et des viscaches (sorte de rongeurs proches du lièvre).


Nous dormons au village au Negro Mayo, dans l’enclos de la petite chapelle. Une famille vient profiter des derniers rayons de soleil sur le perron de la chapelle, dont les pierres restituent la chaleur accumulée au cours de la journée, dans la fraîcheur du soir. Leurs trois filles jouent au ballon avec Gaspard, Adélie et Titouan, à la frontale. Le froid de la nuit fait rentrer chacun chez soi.

A l’intérieur de la tente, ce soir, Titouan est de très mauvaise humeur, ses cris nous attire des jets de pierres des voisins qui atterissent sur la tente : un voisin énervé ou bien des enfants qui s’amusent ? On ne le saura jamais, toujours est-il que ça à l’avantage de calmer notre loulou immédiatement, et la soirée se poursuit plus paisiblement !

14 juin 2015

Pouahh ! Quelle nuit ! Confiants sur le froid par rapport à la nuit précédente, nous ne nous sommes pas assez couverts… Et surtout il a fait un froid glacial (autour de -10°C): pour preuve, ce matin, la bouteille d’eau de 2,5 L, qui représente un volume conséquent, a presque entièrement gelé. Titouan a réveillé Ariane toutes les heures (froid, pipi, calin, pipi, froid, etc…). Du givre recouvre entièrement les parois intérieures des deux tentes, provoquant une humidification importante des duvets dès les premiers rayons du soleil. Mais celui-ci met du temps à chauffer, et le séchage des affaires est long ce matin.

Aujourd’hui, après quelques petites cotes, nous savourons une longue descente jusqu’au village de Pampa Marcas (4180 m). Celui-ci est animé par une rencontre sportive (a priori foot), et à l’occasion « l’association sportive » locale vend des repas : viande d’alpagas séchée, truites grillées, c’est délicieux et nous mangeons comme tout le monde, par terre, au bord de la route.

Difficile de quitter ce village animé, mais nous commençons la montée, afin que l’étape du lendemain soit moins longue. Dans un petit hameau, nous demandons à planter la tente : on nous indique une terrasse, devant une habitation qui semble un peu en ruine, dans ce village qui semble peu habité. L’endroit est bien abrité, mais plein de crottes : chiens, biquettes, lamas, humain ? Bref, on regarde à deux fois où on pose nos pieds et nos sacoches…

15 juin 2015

Ce matin nous sommes réveillés en musique : la maison qui nous semblait inhabitée, est en fait occupée par un jeune couple, qui possède un grand troupeau de lamas parqué en-dessous. Il sont arrivés tard dans la nuit… mais se sont levés tôt pour sortir les bêtes. La première chanson qui nous réveille parle de « Mi primor amor », mais les suivantes sont explicites, ce ont des chansons actuelles religieuses, des Ave Maria disco, etc… Comme notre tente est à quelques mètres de leur porte d’entrée, le flot des chansons nous arrive directement sur l’oreiller ! Le jeune berger nous apporte du café, nous lui offrons des tartines de confiture, petit déjeuner partagé !

Nous terminons la montée du col à 4520 m ; c’est la première fois que la pente est aussi forte (8-9% pour les 350 m de montée). Ensuite une succession de montées et descentes qui nous mine le moral, puis une gigantesque descente jusqu’à Chalhuanca : 1300 m de dénivellé. Les freins hydrauliques du tandem ont tendance à se bloquer, méfiance, dans cette descente assez raide au début, avec ses nombreux lacets.

Nous arrivons le soir à Chalhuanca, petite ville sans grand intérêt. L’hôtel « Zegarra » que nous choisissons sur la place centrale possède une cour intérieure pour les vélos, mais la chambre est sale, ainsi que les sanitaires. Un filet d’eau chaude à la douche, rien au robinet : difficile de faire la lessive. En revanche, le restaurant de l’hôtel vaut le détour, et tout ce que nous mangerons, durant la journée de repos que nous passerons ici, sera très raffiné.

4 réflexions sur “A travers l’Altiplano péruvien

  1. La cour intérieur de l’hôtel nous rappelle nos passages… Pas fameux cet hôtel d’ailleurs; De la descente ensuite pour vous avant Abancay et Cusco qui se profile ! Profitez ! Ce jour, c’était notre arrivée ! Des émotions de retrouvailles pour nous aussi !
    Guillaume
    Par4cheminsavelo

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