[Trans-alpina vélo] – Des Bauges au Vercors : nous rentrons à la maison !

Du 19 au 22 août 2017

Où les petites routes des Bauges nous rapprochent doucement du Vercors ; où l’on se fait héberger une dernière fois, par un cycliste rencontré en route, à quelques kilomètres de chez nous.

19/08/2017 – De Doussard à Lescheraines, via le col de Leschaux – 30 km – 500 m+

Nous repartons ce matin, après une vraie grasse mat’ au camping de La Nublière. Uniquement cinq TSAGA sur les routes. Passer de 15 cyclistes à 5 nous rend tout à coup plus légers et plus rapides, mais nous décontenance un peu également. Les enfants regrettent déjà les bons moments passés avec leurs différents copains et cousins.

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Au bord du lac d’Annecy

Nous allons traverser le massif des Bauges avant de poursuivre notre itinéraire en fond de vallée de l’Isère, via la Combe de Savoie puis le Grésivaudan. Nous ne traverserons pas le massif de la Chartreuse au relief exigeant, entre les Bauges et le Vercors, il nous aurait fallu davantage de temps, et  nous ne l’avions pas cette année.

Après quelques kilomètres en bordure du lac d’Annecy, nous commençons la montée dans les Bauges à partir de Saint-Jorioz. Des petites routes sans circulation nous permettent d’atteindre rapidement le col de Leschaux (897 m), avant de redescendre planter la tente au camping municipal de l’Ile, à Lescheraines, qui borde un lac sur lequel est pratiqué du ski nautique et du wakeboard à l’aide d’un téléski.

20/08/2017 – De Lescheraines au Cheylas, via le col du Frêne – 55 km – 520 m+

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Ecole-en-Bauges : bientôt la rentrée scolaire, les enfants ?!

Nous repartons par des petits sentiers, puis des petites routes le long du Chéran, dans un paysage très paisible. Notre itinéraire nous fait traverser les villages de Compôte et d’Ecole-en-Bauges, puis nous atteignons le col du Frêne (950 m).

A partir de là, nous plongeons littéralement dans la plaine de l’Isère, sur Saint-Pierre d’Albigny.

Nous croisons de nombreux cyclistes « de route » , qui nous questionnent à la vue de tous nos drapeaux, et avec lesquels nous échangeons quelques mots sur notre traversée des Alpes : « Ah, vous êtes sur la route du retour. Mais en fait, depuis que vous êtes partis de Slovénie, vous êtes sur la route du retour ! Enfin, là, vous êtes bientôt arrivés tout de même !« .

C’est justement cette impression d’être bientôt arrivés, sans l’être tout à fait, qui va nous faire un peu bizarre, dans les jours à venir. Nous connaissons parfaitement ces vallées, nous y travaillons tous les jours, mais les appréhender en vélo-sacoches modifie nos repères temporels. De Pontcharra à la maison, il nous faut une heure en voiture, lorsque la circulation est fluide. Nous allons mettre près de 2 jours, en passant bien entendu par des pistes, mais tout de même, cette distorsion de l’espace-temps nous désoriente !

En aval de Saint-Pierre-d’Albigny, nous longeons les ruisseaux de la plaine, jusqu’à Cruet, afin de passer ensuite en rive gauche de l’Isère, pour éviter la Nationale. Nous pensions que l’ancien pont Victor-Emmanuel (Pont des Anglais) était praticable à vélo, mais une grille condamne définitivement tout accès. Nous faisons donc un petit détour par les coteaux jusqu’à Montmélian, avant de reprendre les berges de l’Isère en rive gauche, par le pont Morens.

La piste sur berge nous permet de descendre jusqu’au Cheylas, où nous campons dans les champs agricoles, à l’abri d’une haie.

L’occasion durant ces journées, de faire à nouveau, après Delach en Autriche, un cours d’hydraulique à ciel ouvert à nos enfants, afin de leur illustrer une partie de nos activités professionnelles, à savoir ici les aménagements de rivière pour lutter contre les inondations. En effet, la rivière Isère fait l’objet d’un projet global d’aménagement hydraulique de grande ampleur, entre Pontcharra et Grenoble, depuis plusieurs années. Si une crue majeure se produisait aujourd’hui, Grenoble se retrouverait sous plusieurs mètres d’eau. L’objectif est donc de protéger les zones urbaines de 29 communes de cette plaine, contre cet évènement hydraulique rare, mais pouvant impacter fortement la population ; et de profiter des travaux pour redynamiser les milieux naturels en lien avec cette rivière totalement endiguée. Pour cela, l’aménagement prévoit d’inonder (dès le début de la crue), préventivement et de manière contrôlée,  la plaine de l’Isère au niveau des zones agricoles. Ceci permet alors de « stocker » provisoirement l’eau durant le passage de la crue, afin de ne pas impacter les zones urbaines plus à l’aval. Ce stockage hydraulique se fera au moyen de déversoirs sur les digues, qui soutireront une partie du flux liquide excédentaire, afin de ne provoquer aucun débordement plus à l’aval.

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Passage sur un des déversoirs d’alimentation en eau lors des crues de l’Isère, vers la plaine (Pontcharra).

Il est également prévu de rendre accessible les berges endiguées de l’Isère, notamment pour les loisirs et les modes de déplacement doux, comme le vélo.

Lors de notre passage, ces voies sur berges sont désertes. Après plusieurs semaines passées sur des pistes cyclables bien intégrées à l’environnement, que ce soit en Slovénie, Autriche, Italie et Suisse, nous avons l’impression que la France fait figure de parent pauvre dans ce domaine. Espérons que quelques aménagements bien pensés, à l’instar de nos voisins européens, redonneront envie à chacun de parcourir ces centaines de kilomètres de voies sur berges en zones de montagnes, idéales pour la pratique du vélo et pour le déplacement inter-urbain !

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Cyclistes tolérés sur les berges de l’Isère

21/08/2017 – Du Cheylas à La Tour-sans-Venin, en passant par Grenoble – 57 km – 510 m+

La voie sur berge continue pendant de longs kilomètres, pouvant être parfois monotones (nous n’avons plus l’habitude de rouler uniquement tous les 5 !). Puis nous retraversons l’Isère au pont de Brignoud, afin d’atteindre la base de loisirs de Bois-Français. Nous souhaitions y manger et nous baigner dans les lacs, lors de la pause de midi, mais nous ne nous sentons pas en confiance pour garer nos vélos chargés à l’extérieur du site, avec toute notre « maison ». Nous poursuivons donc sur Grenoble.

Avant Grenoble, la piste cyclable nous fait traverser le campus universitaire de Saint-Martin-d’Hères, qui nous rappelle plein de bons souvenirs de nos années étudiantes, que nous partageons pour la première fois avec nos enfants (enfin, pas tout !).

Nous traversons ensuite le centre-ville, avec une « pause glace » chez l’un des meilleurs glaciers de la ville, L’Arche aux Fruits, et ses dizaines de parfums. Nous nous régalons dans le Jardin de Ville, à l’ombre des arbres centenaires, avant de poursuivre pour reprendre les voies sur berges du Drac.

Dans la traversée de Grenoble, nous ne marquons pas l’arrêt à un feu rouge destiné aux cyclistes, car la petite rue est déserte. Nous « grillons le feu », donc ! C’est alors qu’un petit camion énervé nous double et s’arrête à la hauteur d’Ariane, qui se fait alors littéralement incendier par le chauffeur qui la recadre sur le code de la route des cyclistes en ville : « parents irresponsables… qui n’apprennent pas à circuler à vélo à leurs enfants… très dangereux comme comportement… accidents de la route… devriez apprendre à faire du vélo…« .

Wahouu…

Bon, si le petit papy n’y met pas la manière, le fond est surement un peu vrai, nous avons du mal avec les feux rouges destinés aux vélos. Nous pensons que respecter la signalisation ne dispense pas d’être véritablement aux aguets en ville, afin de vérifier, plutôt deux fois qu’une, la présence d’un automobiliste peu scrupuleux, ce qui est bien plus sécuritaire que de confier sa vie à la couleur d’une pastille.

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Mais nous voyageons depuis début juillet principalement sur des pistes, alors des feux rouges, nous n’en avons pas beaucoup rencontré ; il faut peut-être reprendre quand même quelques habitudes citadines, et montrer « le bon exemple » à notre progéniture ! Nous continuons alors notre traversée de l’agglomération en respectant à la lettre les feux rouges, ce qui amuse beaucoup Titouan qui nous sert de copilote.

Au Rondeau, nous quittons la plaine pour attaquer la montée dans le Vercors. Mais nous n’empruntons pas la route de Saint Nizier, trop passante et trop dangereuse.

Nous remontons par l’ancienne voie du tramway, qui grimpait dans le Vercors. Ce tram reliait Grenoble à Villard-de-Lans, au début du siècle dernier. Il a été mis en service en deux temps, en raison de l’arrêt du chantier durant la Première Guerre Mondiale : en 1911, un premier tronçon atteignait Seyssins, puis Villard fut relié en 1920. La ligne a été supprimée en 1951, le tram n’étant plus assez compétitif par rapport aux automobiles.

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De Grenoble, il en reste un itinéraire pratiquement continu jusqu’à Saint-Nizier, qui se poursuit ensuite par la Via Vercors, jusqu’au val de Lans. Les pentes ne sont jamais trop fortes, en revanche, le revêtement est assez rugueux pour des cyclos.

A Seyssins, au pied de la montée, un cycliste de retour du boulot, Denis, nous rattrape et nous discutons quelques minutes. Il nous propose de venir dormir dans son jardin, si nous ne savons pas où aller, il habite une maison à La Tour-Sans-Venin.

Il nous devance, et lorsque nous arrivons, sa femme Annabelle et sa fille viennent à notre rencontre. Ils nous proposent immédiatement de venir prendre une douche. Nous montons les tentes avec Denis, dans un coin idyllique de leur jardin, au milieu d’une petite forêt, et notre hôte nous allume un petit feu pour nos grillades du soir !

Comme il est tard, ils nous souhaitent bonne nuit et partent se coucher, car ils démarrent tôt le boulot le lendemain.


21/08/2017 – De La Tour-sans-Venin au plateau du Vercors – 20 km – 580 m+

Nous ne partons par très tôt ce matin, pour notre dernière étape. Mais une fois en route, nous sommes tous impatients de retrouver notre chez-nous ! Nous refaisons certains gestes pour la dernière fois cette année, provoquant une véritable sensation de clap de fin : replier les tentes, les duvets, les matelas, ne pas trier les sacoches où se côtoient allègrement linge sale et linge « presque » propre !

Nous nous arrêtons manger au belvédère de Saint Nizier, avant de reprendre la Via Vercors que nous connaissons bien…

Nous arrivons à Lans, où nous effectuons une pause obligée au « Camp de Base » pour fêter notre arrivée sur le plateau du Vercors, dans un premier temps, par une bonne glace : oui, jusqu’au bout !

Puis nous rentrons chez nous, avec un sentiment d’immense satisfaction d’avoir réussi à traverser toutes ces belles montagnes alpines, dressées sur notre route 😅 !

Nous savons qu’avec le recul, tous les « petits grains de sable » de notre voyage, en feront en fin de compte nos souvenirs les plus croustillants, et qu’après une bonne douche et un peu de repos, nous rigolerons bien de ce qui ,parfois, a pu nous dérouter !

Un écriteau du « Camp de Base » sous lequel nous prenons nos glaces, nous le rappelle :

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BRAVO A TOUS !!!!

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