Toutes les bonnes choses ont une fin, et pour nous, il est bientôt temps de rentrer, et de mettre un point final à cette série d’articles transcaucasiens.
Du 18 au 20 août 2018
C’est à Zugdidi, à une trentaine de kilomètres de la mer Noire, que nous arrêtons le vélo cette année.
Le voyage va se poursuivre par quelques jours de repos et de tourisme plus classiques. Nous quittons la Transcaucasie, emballés par ce qui fut peut-être l’un de nos plus beaux voyages à vélo (bien qu’assez exigeant physiquement). Nous avons été séduits tant par la variété et la beauté des paysages traversés, l’intérêt culturel, le riche passé historique du Caucase en général ; que par l’accueil, l’hospitalité des Arméniens et des Géorgiens.

Le quartier des bains sulfurés d’Abano, à Tbilissi

La Géorgie, le pays qui inventa le vin !
Un petit tour en train de nuit
C’est en train de nuit que nous rejoignons Tbilissi, depuis Zugdidi. Train répondant aux standards soviétiques ! La chaleur est éprouvante dans les wagons, on ruisselle sans bouger car les fenêtres ne s’ouvrent pas. Alors pour avoir un peu d’air, nous laissons la porte du compartiment ouverte, mais difficile de rester déshabillé pour avoir moins chaud, avec les allers-venues dans le couloir…
Parfois le train freine brusquement, le klaxon retentit toute la nuit pour faire fuir les vaches des rails ! Malgré ces petits désagréments, ce voyage de nuit est une belle expérience.
Mais pour pouvoir embarquer, il nous faut ruser avec un contrôleur qui fait un blocage psychologique sur nos vélos, en particulier le Pino. Non, il ne veut pas du tandem dans son train, c’est comme ça !
Et comme nous, on ne veut pas passer la nuit sur le quai, on démonte le Pino au maximum, et on essaie de bien ranger l’entrée du wagon, où vont être entreposés les vélos durant le voyage. Mais ça ne lui convient toujours pas à notre contrôleur… Il va et vient, fait les 100 pas sur le quai, visiblement contrarié. Ses collègues viennent à leur tour inspecter le chargement, hochent la tête et semblent approuver notre rangement. Cette approbation, notre contrôleur ça le met en boule, et comme la vengeance est un plat qui se mange froid, c’est le lendemain matin en gare de Tbilissi, qu’il nous le fait payer, en refusant de nous ouvrir la porte du wagon !
Bon, au bout d’un moment, lorsque le train est entièrement vide, il se ravise et doit se dire que ce n’est peut-être pas une bonne idée de nous ramener à Zugdidi, et de devoir encore nous supporter 😉 ! Tout compte fait, il vaut peut-être mieux nous ouvrir. Ce qu’il fait mais… en nous hurlant dessus. A priori, on comprend qu’il faut qu’on se dépêche… Un truc du genre : « allez ouste, du balai », mais en plus corsé !

Gare de Tbilissi

Gare de Tbilissi au petit matin
Un petit tour par les bains de Tbilissi
Les bains, très populaires ici, nous en rêvions tous, alors c’est parti pour une séance de bains chauds dans les eaux sulfurées de Tbilissi, suivie de massages énergiques, on va même dire… virils !
Les bains publics possèdent des grandes salles communes réservées d’un côté aux hommes, et de l’autre aux femmes. Pour être tous ensemble, nous privatisons une salle familiale, aux Bains N°5 dans le quartier d’Abano. Cette très jolie salle est composée d’un grand bain d’eau chaude sulfurée, d’un autre d’eau froide, d’un sauna et de douches. Des mosaïques tapissent le sol, les murs et le plafond vouté. Durant notre séance nous avons droit à du thé et des massages pour tous (sauf pour Titouan, trop petit), effectués dans la même salle, sur des lits de pierres. Une masseuse féminine pour Ariane et Adélie (pour qui les massages sont une première !) ; un masseur masculin, qui n’est pas là pour rigoler, armé de son gant de crin, et qui va s’occuper de Seb et de Gaspard. Seb passant le premier, il déconseille vivement à Gaspard l’épreuve du gant de crin, « un sale moment » selon lui ! Gaspard a donc droit à une version allégée du massage « en force », typiquement géorgien !
Un petit tour dans le vieux Tbilissi
Lors de notre premier passage par Tbilissi début juillet, il n’y avait pas grand monde dans les rues. C’est très différent fin août où les trottoirs grouillent d’une foule compacte de touristes, faisant perdre le charme désuet des petites rues endormies que nous avions connues à notre arrivée.
Dans une rue, un mur peint avec humour évoque les traits caractéristiques de la Géorgie : en particulier la chacha (mot désignant toutes les eaux de vies) et les tours de Svanétie 🙂 :

Fresque d’un mur de Tbilissi, évoquant les traits caractéristiques de la culture géorgienne

La chacha !

Les tours svanes, idéales pour la balançoire !
Ces journées clôturent une belle traversée entre l’Arménie et la Géorgie, qui nous aura permis de visiter des zones semi-arides dans le sud arménien, de découvrir d’innombrables lacs, de monter-descendre-monter-descendre-mon.. (…) à travers le Petit Caucase, et de mettre un pied une roue dans une petite partie du Grand Caucase.
Quand nous aurons le temps, nous mettrons à jour un Carnet Pratique, comme nous l’avions fait lors de nos précédentes traversées à vélo, avis à ceux qui seraient intéressés pour venir y pédaler un jour. Ça vaut le détour !
En attendant, pour retrouver tous les articles de ce voyage, c’est par ici.