Quelques jours de vacances à San Pedro de Atacama, village-oasis dans le désert le plus sec au monde, du 15 au 18 août 2015
Une entrée illégale sur le territoire chilien…
Dès le lendemain matin de notre arrivée, il faut régulariser notre situation au Chili. En effet, arrivés après l’heure de fermeture de la douane, qui se trouve à San Pedro de Atacama et non sur le col frontalier, nous sommes entrés illégalement sur le territoire : notre première préoccupation la veille au soir, avec notre vélo cassé, était de retrouver les Garioud, et un hébergement, les « paperasses » pouvaient bien attendre quelques heures…
Sauf que… nos arguments vélocipédiques n’ont pas vraiment convaincus le douanier un tantinet obtus, et n’appréciant pas outre mesure les cyclos, le lendemain matin.
Seb se présente à l’ouverture de la douane, avec les passeports, mais l’officiel ne l’entend pas de cette oreille. Après avoir patienté dans 3 files d’attente différentes (il y a pas mal de monde), Seb revient à l’hôtel chercher le reste de la tribu, car il faut « montrer nos bouilles ». En général, nous ne rentrons même pas dans les postes frontières tous ensemble… Donc, là, nous retournons tous à vélos, mais à notre vue, notre douanier bedonnant s’énerve, et demande où sont passés nos bagages, car nos vélos sans sacoches ne sont pas crédibles pour des cyclos venant du Pérou. Et puis, il doit les contrôler. Le ton monte, et nous sommes menacés de « prison », et de « menottes », enfin, d’après ce que nous comprenons.
Car il faut savoir que l’accent chilien ne ressemble en rien à celui rencontré en Bolivie et au Pérou. Nous pensions comprendre un peu mieux l’espagnol, mais nous voilà revenu « à la case départ ». Seb repart chercher quelques sacoches pour satisfaire le douanier énervé, tandis qu’Ariane et les enfants restent « en otage », en jouant tranquillement dehors au soleil.
Même si le douanier fait son travail, et que nous reconnaissons que notre situation n’est pas légale, nous trouvons absurde son entêtement à vouloir contrôler nos sacoches le lendemain de notre arrivée : nous n’allons pas y glisser spécialement 3 » kalachnikovs », un peu de drogue et différents produits frais en décomposition pour lui faire plaisir ?!
Mais tout de même, Seb s’amuse à mettre l’oignon qu’il nous reste, bien en évidence sur le dessus des sacoches de nourriture. Et le sac de linge sale sur le dessus des sacoches de vêtements… Dans le premier cas, l’oignon nous est immédiatement confisqué, ainsi le douanier a l’impression de bien faire son travail ! Dans le second cas, la sacoche contenant les chaussettes sales de Seb, véritable bombe à retardement, est refermée au plus vite, pourtant d’un point de vue sanitaire, elles sont bien plus dangereuses que n’importe quel fromage de l’altiplano…
Quand des cyclos se croisent, de quoi parlent-ils ? De leurs problèmes gastriques réciproques…
Après ces formalités administratives, nous retrouvons un jeune couple de cyclos français, Ophélia et Antoine, croisé rapidement au refuge Licancabur la veille.
Lorsqu’ils étaient entrés dans le refuge, nous nous apprêtions à prendre la piste pour San Pedro de Atacama, et là ils nous interpellent avec de grands sourires : « C’est vous qui voyagez en tandem avec des enfants ? Ca fait 10 jours que tout le monde nous parle de vous et qu’on espère vous rattraper ! On n’osait pas se plaindre dans le Sud Lipez avec le vent, on se disait que devant nous, il y avait des enfants qui faisaient la même chose, alors on avançaient ! On est super contents de vous avoir enfin retrouvés ! ».
Après ces retrouvailles en ville, Ophélia et Antoine s’installent au même hôtel que nous et les Garioud. L’occasion de faire de belles tablées et d’excellents repas dans la chouette cuisine commune ! Et de se raconter nos « malheurs », que seuls les cyclos ayant vécus les mêmes « aventures » dans le Sud Lipez peuvent comprendre : le vent, le ventre.
Quand le ski nous manque
Durant 3 jours, nous allons profiter des environs. Tout d’abord, nous partons dans la Vallée de la Mort à 3 km de SPA : initialement, elle s’appelait la Vallée de Marte, soit la Vallée de Mars, faisant ainsi le pendant de sa voisine, la Vallée de la Lune. Et puis la déformation populaire a amené Marte en Muerte, moins sympathique. La vallée n’en reste pas moins superbe. Nous allons faire du sunboard sur les dunes (avec approche en vélo, l’honneur est sauf !).
De la « spéléo-canyon » dans la vallée de la Lune
Un mixte de spéléo et de canyon sec dans la Vallée de la Lune (toujours avec approche en vélo), à 11 km de SPA, nous permet de nous dégourdir les jambes le lendemain.
Le vent assez fort, et le raz-le-bol familial de ces éléments tempétueux, nous ferons faire demi-tour avant la visite complète de la Vallée de la Lune. Mais le canyon souterrain vaut vraiment le coup avec les enfants !
El Tatio : quand l’eau coule à l’envers
Nous partons en bus (une fois n’est pas coutume), faire une visite « guidée » (une nouvelle fois n’est pas coutume), des geysers del Tatio, avec passage au pied du volcan actif de Pucana et au petit village de Machuca.
El Tatio signifie le vieil homme qui pleure, et les formes de la crête montre un visage couché, qui est à l’origine des sources mises sous pression par l’activité volcanique du site et provoquant la formation des geysers. El Tatio est le plus grand site de geysers de l’hémisphère sud, et le troisième par sa taille après celui du Parc national de Yellowstone aux États-Unis et celui de la vallée des geysers en Russie. Il y a environ 80 geysers, mais ils ne sont pas très hauts, de l’ordre du mètre.