… où l’on découvre l’Inde des plaines, où l’on admire les splendeurs architecturales imaginées par un empereur moghol amoureux, où l’on redevient « connecté », où Gaspard teste un « virus exotique ».
Du 11 au 15 août 2016

Le Taj Mahal vu depuis le Fort d’Agra
Au petit matin du 11 août, nous quittons Leh, « capitale » du Ladakh, bruyante, touristique et bobo, mais où nous avons profité avec délice des douches chaudes (enfin !) , des excellents restaurants, et des connexions enfin possibles vers l’international ! En effet, les communications (téléphonie, internet, email…) en Inde du Nord auront été laborieuses depuis notre départ à vélo de Reckong Peo, il y a 1.5 mois (cf. article « carnet pratique »à suivre !).
Ces connexions aléatoires vont d’ailleurs nous jouer des tours ! Alors que Gaspard peut enfin recharger sa kindle de livres tout frais achetés sur Amazon, notre banque, qui suspecte une utilisation frauduleuse de notre carte en Inde (en effet, aucun retrait pendant plus d’un mois, puis subitement tout un tas de petits achats sur Amazon en quelques clics), notre banque va tout simplement supprimer l’autorisation de retrait au guichet et d’achat en ligne sans nous en avertir !
Or, comme la vie est toujours « simple » lorsqu’on prend l’avion avec vélos, enfants et près de 200 kilos de bagages au total, le supplément bagage pour les vélos réclamé selon les compagnies aériennes, doit se régler en liquide, à Leh, avant l’embarquement.
Et comment fait-on lorsqu’on n’en a plus, justement du liquide, qu’on ne peut pas en retirer alors qu’on avait prévu de le faire, et que l’avion part 10 min plus tard, alors que nous sommes à pied d’oeuvre depuis plus de 2h dans cet aéroport ?!
Et bien… on perd quelques kilos (non, non, pas en bagages 😉 , juste du gras !) en courant entre les différents bureaux de l’aéroport, et en espérant que l’avion ait quelques minutes de retard ! Et alors que nous avons enfin nos cartes d’embarquement, le contrôle de sécurité fait du zèle, nous faisant rouvrir à deux reprises tous nos bagages à main (réduits à l’essentiel), mais dans le même temps ne remarquant pas que nous embarquons 2 bouteilles de 1.5 l d’eau, et… des fers à cheval coincés dans la poche du pantalon de Titouan ?!! Parfois, un unique contrôle efficace vaut mieux qu’une multitude de petites vérifications inutiles… Tout ça sous escorte de 3 ou 4 membres de la compagnie aérienne, qui implorent la sécurité de nous laisser passer, car l’avion nous attend déjà depuis 10 minutes…
Heureusement que le Dalaï-Lama nous a appris a rester zen ces derniers jours, sans cela…
Nous retrouvons Delhi, sa moiteur, ses pluies de mousson et son capharnaüm ambiant, avec beaucoup de plaisir.
Déambuler dans ces rues réclame une vivacité urbaine dont nous n’avons pas l’habitude dans notre vie quotidienne en France ! Pourtant, notre survie en dépend ici, afin de ne pas finir tout simplement écrabouillé sous un tuc-tuc, un taxi, une moto ou une vache… Nous nous installons à l’hôtel « Jyoti Mahal » dans le quartier de Main Bazar, sur recommandation d’un couple français (et grenoblois) très sympathique, Anny et Guy, rencontré dans le Zanskar puis recroisé à Leh ! Cet hôtel nous convient parfaitement, dans une gamme de prix encore raisonnable, avec une belle déco de meubles traditionnels, et une superbe terrasse habillée de végétation et de toiles de tentes brodées. Un endroit calme et paisible au milieu du tumulte urbain, où regarder la pluie de mousson tomber sur les toits devient un réel plaisir !
Des beaux vélos :
Nous partons ensuite deux jours pour Agra, à 3h de route à l’ouest de Delhi, visiter le Taj-Mahal et le Fort d’Agra.
Le Taj Mahal (qui signifie « le Palais de la Couronne ») est un mausolée de la première partie du 17ème siècle, qui fut construit par amour, par l’empereur moghol (qui dominait l’Inde à l’époque) en mémoire de sa femme. Le plus grand bouquet au monde offert à une femme, puisque le Taj Mahal est un édifice en marbre blanc incrusté de milliers de fleurs en marqueteries de pierres semi-précieuses ! Dommage, son épouse n’a même pas pu en profiter !
Nous le découvrons en premier lieu à partir de la rive opposée de la rivière sacrée qui le borde, la Yamuna, affluent du Gange. Dans ces jardins paisibles, loin de la foule, nous prenons toute la dimension de ce palais exceptionnel, construit par des architectes et artisans venus de Perse (actuels Pakistan, Afghanistan et Iran).
Avant de visiter le Taj Mahal, nous nous rendons au Fort d’Agra le jour de notre arrivée, qui est situé à proximité immédiate des jardins du mausolée. Cette citadelle de grès rouge enserrait la ville impériale, capitale de l’Empire moghol. Il s’agit du plus grand fort de l’Inde, et ses dimensions sont démesurées : 2,5 km de remparts, des murs de 21 m de haut, et jusqu’à 5000 palais et bâtiments furent recensés à l’intérieur ! Les palais et mosquées intérieures présentent également une riche décoration de marqueterie de pierres et de marbre.
De magnifiques visites qui enchantent les enfants, en leur permettant de découvrir une autre facette de l’Inde, et des animaux exotiques auxquels ils ne sont pas habitués (singes, perroquets verts…).
Seul Gaspard peine à nous suivre sur la fin de ces visites. En effet, depuis notre retour à Delhi, il présente une fièvre intermittente, avec de très fortes douleurs musculaires et tendineuses. Un état général qui se dégradera légèrement une fois arrivé en France, imposera une visite au CHU pour écarter une grave infection, et réaliser différentes analyses à la recherche d’une éventuelle contamination par les moustiques (pourtant nous n’en avons pas croisé beaucoup en 1,5 mois, ce ne serait pas de chance !!). Si le paludisme est rapidement évacué, les résultats de la dengue se font toujours attendre… Heureusement, au bout d’une dizaine de jours son état général s’améliorera, et le médecin du CHU conclura à un « virus exotique » !
Ainsi s’achève notre découverte de l’Inde du Nord, centrée cette année principalement sur les zones montagneuses de l’Himalaya. Il y aura eu bien sûr des moments physiquement plus difficiles, dans des paysages désertiques écrasants ; de longues portions de notre parcours qui réclamaient également toute notre attention face à des éléments naturels imprévisibles (chutes de pierre, glissements de terrain, rivières hors norme, précipices…), entraînant parfois une fatigue accrue sur certaines étapes, et un stress que nous n’avions pas anticipé. Mais ces moments ont également décuplé l’intensité des périodes plus calmes, des rencontres quotidiennes, imprévues voire cocasses, des amitiés nouées en route, des accueils toujours chaleureux, de la générosité si évidente de l’Humanité, de cette nature grandiose, démesurée… Nos enfants ont montré encore une fois une immense capacité d’adaptation, une énergie insoupçonnée pour terminer, sans rechigner, des étapes parfois compliquées. Mais aussi une grande imagination pour jouer avec n’importe quoi, n’importe où, s’inventer leur propre monde dans cette petite expédition. Mais en grandissant, ils ont désormais un besoin vital de communiquer davantage avec les autres, en dehors de la seule sphère familiale. Cette communication passe par la maîtrise des langues étrangères, qu’ils n’ont pas encore… mais qui viendra certainement rapidement !
L’Inde est un pays captivant, tes photos me rappellent de si beaux souvenirs. Bienvenue sur mon blog. Belle soirée
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Merci pour ton passage, en effet de superbes souvenirs également de ce pays aux multiples facettes. Au plaisir de te lire sur ton blog.
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