Samedi 28 juillet : visite de la ville de Brixen (Bressanone). Petites rues ombragées, cloitres et église, cette petite ville est charmante. Notre souci vient de Titouan aujourd’hui, très fatigué par la chaleur, et qui refuse de manger. Nous ne savons pas que c’est le début d’un long refus systématique de nourriture qui durera jusqu’à Venise, synonyme de cure d’amaigrissement impressionnante…
La chaleur soudaine, la fatigue des enfants, la fin d’étape peu intéressante du jour, tout ceci nous convainc qu’il est plus sage de faire quelques kilomètres en train jusqu’à Bolzano.
L’arrivée au Lern Camping Moosbauer (« camping culturel » dans lequel les sanitaires sont transformés en expo-musée, bien réussie !) de Bolzano enchante les enfants, qui retrouvent une piscine, des copains, les vacances quoi !
Dimanche 29 juillet : jour de « repos » pour découvrir Bolzano (ville un peu « morte » une dimanche) et son musée d’Ötzi, l’Homme des Glaces. La momie des glaces fut retrouvée non loin d’ici, en 1991, à 3200 m d’altitude, à la frontière entre l’Italie et l’Autriche, dans un glacier près de la chaine de Similaun, dans le massif de l’Ötzal (d’où le surnom Ötzi), non loin des Dolomites italiennes. Un grand-père d’environ 5000 ans.
Lundi 30 juillet : la chaleur de milieu de journée étant trop fatiguante pour les enfants, nous modifions nos horaires : désormais nous essaierons de partir tôt, ferons une longue pause dans un endroit frais au moment des heures chaudes, puis nous continuerons à pédaler le soir. Cela nécessite de s’installer tard le soir, et de partir au petit matin, mais non n’avons pas le choix.
Ainsi ce matin, lorsque nous arrivons devant l’un des châteaux-musées de Messner, celui-ci est encore fermé. Tant pis, nous n’attendrons pas l’ouverture, préférant attaquer la montée au frais. Nous arrivons dans l’après-midi au lac de Caldaro, auprès duquel nous passons la nuit.
Mardi 31 juillet : nous continuons notre traversée des vignobles, ça donne soif !
Pause méridienne au village de Termeno, dans lequel nous rencontrons un drôle de voyageur à vélo. Il est japonais, vient de Nagano. Il est arrivé à Venise, puis remonte traverser les Alpes, avec un vélo B’Twin acheté à Venise, et une cagette en plastique attachée à son porte-bagages, qui contient toutes ses affaires !
Nous avions prévu initialement de nous arrêter à Mezzacorona, de laisser les vélos, puis partir faire une traversée à pied de 4-5 jours dans les Dolomites de Brenta. Ca c’était sans compter la présence d’un petit Titouan de 1 an, dont la santé restait encore un peu fragile pour tous ces chagements. Nous poursuivons donc, et les enfants sont heureux d’apprendre qu’ils passeront sans doute un peu plus de temps à la mer, même si nous cette nouvelle ne nous emballe pas trop !
Nous avions prévu de shunter la montée de 350 m à gros trafic routier, entre Trento et Pergine Valsugana. Nous prenons donc le train un peu avant Trento, pour éviter la traversée urbaine. Alors que le train entre en gare, nous nous dirigeons vers le wagon à vélo situé à l’arrière. Là commence une course contre la montre, car nous n’avons que quelques minutes pour monter les 4 vélos, la remorques, les sacoches, le tout sans perdre d’enfants ! Alors que nous soufflons un peu tandis que les portes du train se referment, rouges comme des pizzas Italiennes, nous apercevons le contrôleur campé devant nous. Il semble être resté là impassible durant notre montée au pas de course. Il nous demande sèchement, le regard noir, de défaire toutes les sacoches des vélos, pour les pendre aux crochets de wagon-vélo, question de sécurité. Et de plier également la remorque ! Nous lui faisons remarquer qu’il nous faur pas moins d’une demi-heure pour défaire et remettre l’ensemble des sacoches, qu’il nous est impossible de plier la remorque qui est pleine, et que nous n’avon que 15 min de train. Il s’impatiente, nous aussi, car un peu « vidé » par notre course chrono. Nous lui expliquons que nous laissons les vélos ainsi, en les poussant le plus possible contre les côtés du wagon, vide à cette heure-ci, puis nous partons nous asseoir.
Quelques minutes après, les portes battantes du wagon s’ouvrent violemment, et le contrôleur hurle, tel un cowboy apparaissant dans un saloon : « You mister !! Come here !! ». Ariane sentant la moutarde lui monter au nez, part d’un pas décidé, en demandant à Seb de rester avec les enfants, afin de « discuter » avec notre héros de western-spaghetti. La discussion s’envenime, le cowboy menaçant presque physiquement Ariane en se rapprochant d’elle un peu trop près à son gout (car elle a toujours Titouan dans le dos). Il fait mine d’appeler la Police avec son portable, alors Ariane dégaine également son portable et fait mine d’appeler aussi la Police (dans le style, « j’vais l’dire ! »). Il range son portable et nous demande… de quitter le train immédiatement ! Soit ! Sous le regard médusé et compatissant des autres passagers, nous faisons une sortie pour le moins remarquée du train.. en n’oubliant aucun vélo, sacoches, et surtout bambins !
Là, sur le quai, un poil abasourdis, nous décidons de tenter notre chance avec le prochain train, prévu 30 min plus tard. Nous aurons ainsi la joie de tomber sur une contrôleuse normale, qui ne fera aucune remarque sur notre chargement, et ne nous fera même pas payer le transport des vélos ! La gare de Salo-rno restera gravée dans la mémoire des enfants quelques temps !
En fin de journée, nous arrivons au Lago di Calzonado : nuit au bord du lac, les pieds dans l’eau (55 € la nuit tout de même..). Le prix des campings italiens nous aura laissé un gout amer. Néanmoins, les enfants se seront baignés quasiment tous les jours.
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