Mercredi 1er aout : à partir d’aujourd’hui, il n’y aura presque plus de campings sur notre itinéraire jusqu’à Venise, ce qui n’est pas pour nous déplaire ! Nous descendons le Val Sugana et sa superbe piste cyclable, la Via Augusta (qui relie Munich à Venise).
Pause de midi à la recherche d’ombre et d’air frais : il fait très CHAUD !
A Borgo Valugana, on nous indique qu’il est peut-être possible d’installer la tente pour le soir à proximité du Bici Grill de Teze. Et en effet, lorsque nous arrivons le soir, on nous propose de nous installer gratuitement dans le champ d’à côté (qui sert aussi de terrain de foot) et on nous ouvre même les toilettes et le point d’eau : royal !
Jeudi 2 aout : départ matinal en direction de Bassano del Grappa. Aujourd’hui, les heures chaudes se passeront à visiter la grotte d’Oliéro, avec un accès original en barque et quelques jolies concrétions.
En arrivant à Bassano del Grappa, nos premières villas palladiennes font leur apparitions. Bassano del Grappa (jumelée ave Voiron) se révèle une petite ville bien agréable (notamment pour la pause glace !), avec son Ponte degli Alpini en bois couvert.
Vendredi 3 aout : nous sommes déjà en sueur ce matin en pliant la tente à 7 h. Difficile de lever tout ce petit monde plus tôt, car nous ne nous couchons pas avant minuit, afin de pédaler le soir « au frais ». Nous commençons à pédaler ce matin à 9h, il fait déjà trop chaud, et nous allons le payer cher dans la petite montée d’Asolo, qui parait interminable pour Gaspard sous ce soleil de plomb. Nous passerons finalement la journée dans le village à la recherche de courants d’air… inexistants !
Nous reprenons la route en soirée. Après quelques heures de vélo il nous faut trouver un endroit pour dormir. Nous demandons à planter la tente chez un agriculteur qui loue de chambres chez l’habitant (Agriturismo Il Podere à Vedelago). Il n’a pasl’habitude de ce genre de demande et nous propose sa pelouse. En échange nous lui prenons le petit déjeuner le lendemain matin. Il nous offre fruits et légumes frais, ainsi qu’une bouteille de sirop maison !
Samedi 4 aout : nous traversons Trévise, puis Casier, en longeant le fleuve Sile. La pause du midi se fait dans un jardin public ombragé, sous une chaleur acablante (40°C). Le soir venu nous repérons un agriturismo. C’est Gaspard qui entre le premier suivi d’Adélie, tandis que j’attends Seb à une intersetion. Sous le regard médusé des propriétaires, il tente d’expliquer en anglais qu’il attend ses dad and mum, et qu’il voudrait sleeping ! C’est sous des sourires magnifiques que nous sommes invités ce soir chez les parents de Giorgio, qui ne font plus Agriturismo, mais nous ouvre leur maison, leur chambre, leur salle de bain (et nous propose une machine à laver, que la mama de cette maison inespérée m’étendra le soir même !), et surtout nous ouvre leur coeur… immense ! Tandis que les enfants dorment à l’étage, nous passons la soirée autour d’une pastèque du jardin ! Souvenir merveilleux d’un accueil si généreux !
Dimanche 6 aout : ce matin nous mama italienne s’est métamorphosée en cycliste hors pair ! Elle souhaite nous accompagner afin de s’assurer que nous franchirons la lagune sans encombre, du moins c’est ce nous comprenons. Son mari, qui ne semble pas apprécier le vélo autant qu’elle, se sent tout de même obligé de l’accompagner ! Cela fait l’objet de discussions animées depuis la veille au soir, auxquelles nous ne comprenons pas grand chose. Arrivés à Porte Grandi, l’information est confirmée que nous ne passerons pas le gué, car la mer monte (des marées ? en Méditérranné ? dans une lagune ?). Nos hôtes font demi-tour pour rentrer chez eux, non sans un regard inquiet de nous laisser continuer seul ! Ils nous avertissent même de bien composer de 112 en cas de detresse ! Ils vont finir par nous mettre la pression à force ! Nous continuons notre destinée, vers le passage redouté du fameux gué !!! Nous roulons plusieurs heures sur un petit « single » en terre le long de la lagune, la chariotte passe mais Titouan rouspette car cela bouge un peu trop à son gout… Un légère dépression sur la digue nous indique que nous sommes certainement en train de passer le fameux gué.
Après notre longue pause du midi, nous finissons l’après midi par des tours de pédales sur des pistes isolée de la lagune. Nous parcourons une petite route en terre sensée en faire le tour. Mais bientôt le doute s’installe dans notre esprit.La bras de lagune que nous longeons est-il franchissable ? La réponse ne tarde pas à nous arriver, nous sommes au bout, et c’est un cul de sac ! La piste que Seb avait repéré par image satellite en France, est en fait fermée par un haut portail blanc en fer forgé. Mais il a un interphone… A ce moment il est 19h, il nous faut refaire en sens inverse 10 km de piste, puis 20 km de route à fort traffic pour arriver au Lido de Venise.Gaspard s’assoit par terre, et d’un ton extrêmement calme nous explique que non, lui il ne pourra pas refaire cela en sens inverse. Nous comprenons en quelques secondes, qu’au ton de sa voix, il est exténué, et à partir de ce moment il ne pédale plus. Pour la première fois nous improvisons une nouvelle configuration : Titouan sur le dos d’Ariane, Gaspard et Adélie dans la remorque, le vélo de Gaspard sur la remorque, les sacoches de Gaspard et le contenue de la remorque sur le vélo d’Adélie accroché au Follow-me. Yallah ! Les enfants sont casés, nous on est prêt à rouler jusqu’au bout de la nuit ! Mais en passant devant le grand portail blanc, Ariane va sonner « pour rigoler »… et là MIRACLE ! Au bout de 3 essais, le portail s’ébranle et s’ouvre lentement ! On échange un rapide regard et on entre ! A cet instant précis, on sait qu’il nous faudra coute que coute pouvoir ressortir au bout de cette piste, sinon…
En attendant nous parcourons l’un des endroits les plus sauvages de la lagune, le long de petits canaux riches en oiseaux divers, qu’il s’envole sur notre passage. C’est très paisible. Comme il est vrai qu’on s’ennuie un peu durant ce voyage, le pneu de Seb crève, première crevaison du voyage. Il faut changer la chambre à air. Enfin, au bout de quelques kilomètres, voilà à nouveau un portail, surmonté de pics assérés, qui nous barre la route. Et pas d’interphone cette fois-ci.Nous sommes piégés entre deux portails ! Seb part en reconnaissance et découvre à quelques dizaines de mètres, un second portail, en grillage cette fois-ci, moins haut, bref, nettement moins insurmontable ! Nous décidons de le franchier et pour cela nous démontons entièrement tout notre chargement (sacoches, remorque, etc…). Puis on fait passer les enfants, le Titouan sur le dos, et les 200 kg d’affaire ! Beau travail d’équipe !
Après quelques kilomètres, l’arrivée soudaine dans la cohue et l’ambience discothèque du Lido nous assome après ces kilomètres sans croiser âme qui vive. A 21h, nous arrivons enfin au camping Scarpi Land, après avoir essuyé 3 refus dans 3 campings précédents, faute de place. On nous octroie un superbe emplacement, vaste, ombragé, à proximité de la mer, bref un coup de chance inouïe !
Après une journée de repos sur la plage, nous partons à la découverte de Venise et Murano.
Après le voyage et l’aventure, les vacances et le repos commencent !
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