Un petit tour de quelques aspects pratiques : les supports cartographiques, les transports en cas de besoin, la nourriture et les ravitaillements en route, les questions d’argent et coût de la vie (en 2015), les aspects sécurité.
Cartes
Les cartes sont assez difficiles à trouver en dehors des Instituts Géographiques Nationaux auxquels on peut rendre visite pour trouver les cartes officielles. A Lima, on peut ainsi avoir accès aux cartes officielles au 1/100 000 alors qu’à La Paz on ne peut demander que des cartes au 1/250 000.
Si vous n’avez pas de GPS ou de Smartphone (avec les fonds de cartes GoogleMap ou OpenStreetMap par ex.), mieux vaut donc arriver dans le pays avec sa propre carte. Sur internet, on en trouve quelques unes de qualité comme par exemple :
Pour le Pérou :
- Cartes pdf récentes du Ministère des transports du Perou (attention le site Andesbybike a noté quelques erreurs) accessibles ici : https://www.mtc.gob.pe/transportes/caminos/normas_carreteras/mapas_viales.html
- Cartes touristiques et topographiques (Lima 2000) du trek de l’Inca (1/50 000) et de la région de Cuzco/Vallée Sacrée (1/100 000)
- Cartes américaines (USMA) du Pérou au 1/100 000 (ou 100k) des années 1990 (bien actualisées) et dont certaines sont accessibles ici http://www.lib.utexas.edu/maps/topo/peru/
Pour la Bolivie :
- Carto-guide du lac Titicaca
- Cartes américaines (USMA) de Bolivie au 1/100 000 (ou 100k) des années 1990 (bien actualisées) et dont certaines sont accessibles ici http://www.lib.utexas.edu/maps/topo/bolivia/
- Pour les salars et le Sud Lipez (et le secteur de Sajama) : Carte dessinée « Oruro-Potosi » de Walter Guzman Cordova
Pour le Chili :
- Carto-guide Turistel (un guide pour chaque région)
Transport
Le transport en bus ou mini-bus coûte un prix dérisoire au Pérou et en Bolivie. Dans ces 2 pays, comptez environ 1 dollar par heure de transport et un petit supplément pour les vélos.
Vu le prix, on peut être amené à louer tout un mini-bus (en le privatisant), en payant pour l’ensemble des places du mini-bus (10 à 15).
Nourriture et ravitaillement
Le soir (cena), on mangeait chaud en alternant entre riz, pâtes et quinoa, le plus souvent accompagnés de sauce tomate, oignons, épices, etc.. Les pâtes (fideos ou tallarines – spaghettis) sont un peu plus difficiles à dégoter. Le midi (almuerzo), on se contentait souvent de pain et de thon (atun), parfois du pâté, style « pâtée pour chat »…
Les fruits sont très abondants sur la bordure côtière du Pérou (Ica, Nasca) mais rares sur l’altiplano. A ne pas louper, les petites bananes très sucrés du Pérou. Les fruits secs ne sont pas faciles à trouver en dehors des cacahuètes (mani). En cherchant un peu, on en trouve néanmoins dans les marchés des grandes villes (Cuzco, La Paz, Uyuni, …)
Pour le petit déjeuner (desayuno), on essayait de trouver des flocons d’avoine (avena) qui possède un bon ratio énergie/poids. Le granola (mélange de céréales à base de miel) était plus facile à trouver, mais les enfants n’en raffolaient pas (gout de miel trop prononcé et fort)… On a acheté dans les grandes villes des céréales style « Corn Flakes », bien appréciées des enfants pour varier les goûters ! Pour les amateurs, on a réussi à quelques reprises (grandes villes) à trouver un peu de Nutella (uniquement pour les touristes de passage) mais sachez qu’ici, c’est le dulce de leche (ou manjar) qui est étalé sur les tartines.
Chose assez surprenante, ce n’était pas facile de se ravitailler en quinoa, la céréale traditionnelle de l’altiplano, ou alors à des prix prohibitifs (> 6 euros le kg). Et pourtant, chaque famille possède sa parcelle de quinoa. Mais la production est réservée à la vente à l’exportation ou à la consommation familiale.
La sauce tomate et la confiture (sachet unidose d’environ 200 mg) se trouvent dans les grandes épiceries (tienda). Attention en Bolivie, la confiture est conditionnée dans des erstaz de tuperware non étanches… qui coule donc au fond des sacoches…. Au Chili, elle est stockée dans des sachets de grande contenance (500 mL) peu pratiques.
Le fromage local (de vache), que l’on trouve dans les montagnes, n’est pas très goûtu et salé mais permet de manger un peu de produit laitier. Très localement en Bolivie, on peut trouver du fromage de chèvre (queso de cabra). Dans les zones de montagne, notamment au Pérou, on trouve également du miel de production locale (miela de abeja).
Nous avons utilisé un réchaud à alcool de type Trangia, comme dans tous nos voyages depuis une quinzaine d’années. Par contre, cela n’a pas été très facile de nous approvisionner en combustible de bonne qualité. Au Pérou, la qualité de l’alcool à brûler était là mais comme la vente est prohibée, il a fallu se décarcasser pour trouver des petits revendeurs qui nous en fournissaient (alcohol para cocinar ou alcohol para fuego) dans des petites bouteilles banalisées (inka cola ou équivalent). En Bolivie, on en trouvait plus facilement mais de mauvaise qualité (mauvais titrage ?) et avec un bouchon qui était souvent déjà ouvert (alcool coupée avec de l’eau ?). Ne faites pas comme nous, vérifier bien si la combustion est efficace avant d’attaquer le désert du Sud-Lipez ou d’autres régions isolées !
Argent et distributeurs
On trouve des distributeurs dans toutes les villes moyennes ou grandes (Nazca, Puquio, Uyuni, …). Par contre, difficile de trouver une logique sur les quantités que l’on peut retirer et sur le type de carte à conseiller. Si possible, partez avec 2 cartes : une Visa et une Mastercard.
Dans tous les cas, on ne peut jamais retirer plus de 100 à 200 euros par opération, alors que nos seuils européens ne sont pas atteints. Quelquefois, on peut être contraint d’attendre 1 à 2 jours que le DAB soit réapprovisionné.
L’idéal est de venir avec des dollars en liquide mais c’est un peu risqué de se trimbaler avec un tel pactole pendant 3 mois ! En Argentine, si vous changez vos devises au marché noir, vous gagnerez 60 à 70 % de plus qu’au taux officiel. On vous dit cela, on ne vous dit rien !
Coût de la vie
Lorsque nous campions dans la nature dans des endroits reculés (sans restos), nos dépenses étaient réduites à leur portion congrue, i.e. l’alimentation quotidienne (pain, riz, …) achetée dans les petites épicieries (tienda) pour l’équivalent de 10-15 euros par jour pour 5.
Lorsque nous traversions un village, souvent nous nous arrêtions prendre un menu chaud (une soupe et un plat principal en « segundo« ) en milieu de journée, pour environ 2 euros/pers (au Pérou et en Bolivie). Pour les plats à la carte (un peu plus élaborés mais plus long à préparer), le coût est plutôt de 4-5 euros/pers.
- Camping « sauvage » et repas avec réchaud : 15 euros/jour pour la famille
- Camping « sauvage » et resto le midi : 25 euros/jour pour la famille
- Resto et hotel dans les grandes villes (Puquio, Puno, Copacabana) : 50-70 euros/jour pour la famille
- Resto et hotel dans les capitales (Lima, La Paz, Buenos Aires) : 80-110 euros/jour pour la famille
- Hors catégorie : Machu Picchu (cf page spéciale de ce temple du tourisme sud-américain)
Nous n’avons pas décompté précisément, mais nous avons passé approximativement 2 nuits sur 3, sous la tente et pensons avoir donc dépensé, tout compris, en moyenne 45-50 euros/jour pour toute la famille pendant nos 3 mois de voyage, sans compter les extras (quelques transferts en camion/bus et autres souvenirs). Par ailleurs, cette année (2015), la conversion dollar/euro (1 dollar = 1.1 euro) nous était très défavorable (car les monnaies locales sont indexées sur le dollar) ; ce qui fait que nous avons payé 25% de plus que ce que nous aurions payé l’année précédente.
Le faible coût de la vie est indéniablement un point attractif de cette destination (Pérou, Bolivie). Attention, au Chili et en Argentine, ce n’est plus du tout la même chose, avec des prix proches de ceux rencontrés en France (voire 30% plus cher à Buenos Aires –> on se croirait en Norvège !).
Sécurité
- Les hommes
Même s’il ne faut pas tirer des généralités à partir d’expériences personnelles ponctuelles dans ce domaine, nous avons été agréablement surpris par les accueils chaleureux des populations rencontrées. Lorsque nous campions, nous avons toujours recherché : soit des endroits isolés à l’abri des regards, soit à nous rapprocher d’habitations, en nous signalant si possible. Les gens étaient la plupart du temps très curieux vis-à-vis de notre campement et soucieux de notre bien-être et de notre confort, notamment par rapport à l’exposition des enfants au froid la nuit sous tente.
De manière générale, nous n’avons jamais fait de mauvaise rencontre, mais nous avons eu une chance incroyable de rencontrer quasi-quotidiennement sur notre chemin, des gens souriants et très souvent enclins à nous aider. La présence des enfants n’y est certainement pas pour rien, dans le degré d’empathie que les gens ont eu pour nous !
- Les chiens
Beaucoup plus problématiques, et omniprésents : les toutous…
Ils sont innombrables au Pérou, un poil plus discrets en Bolivie, mais … méfiance ! Car le chien des Andes est rusé : il lève à peine la tête quand le cycliste arrive, il peut même faire mine de partir, et là, et au moment où le cyclo arrive à sa hauteur, c’est l’ATTAQUE : il revient par derrière, tous crocs dehors, droit sur les mollets.
Au début le cyclo panique, soit il accélère, mais ne le fait pas deux fois, car le chien des Andes à une « patate d’enfer », et c’est lui qui gagne… ; soit il pile pour mettre son vélo entre le toutou énervé et ses gambettes, mais commence alors une danse hystérique, car le toutou a de la suite dans les idées et il est plutôt hargneux : ce qu’il veut, c’est croquer des mollets, pas des cadres de vélos…
Mais, petit à petit, le cyclo devient malin : il s’arme de cailloux ! Or le chien des Andes, confronté dès sa naissance aux jets de pierres des autochtones, a une peur panique des cailloux. Parfois, le simple geste de ramasser une pierre, ou de faire semblant de lancer quelque chose, suffit à les éloigner.
Reste que le cyclo se fait de temps en temps surprendre, par un gros chien qui déboule sur le côté sans crier gare. C’est la panique…
Le « pschhiiiit », prononcé très fort est très efficace dans les Andes. Par ailleurs, le chien péruvien, descendant direct des chiens incas est impressionnant, car … moche (cet avis n’engage que nous). Il est surnommé le « Chien Nu », car il ne possède pas de poils en raison de la chaleur. Les enfants les surnommaient « les hyènes » des Andes.
- Les véhicules
Par rapport au trafic routier, l’attention à notre égard des chauffeurs de poids-lourds sur les grands axes lors des dépassements a été une constante. En revanche, la conduite des mini-bus, des bus, et des voitures privées est moins sécuritaire pour les cyclos, mieux vaut rester prudent…
Bonjour Ariane, merci de rédiger ces notes précieuses!
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