… où nous retrouvons nos montures cyclopédiques avec plaisir, où nous roulons entre Ichar et Padum le long de la rivière Tsarap, au gré des rencontres monastiques…
Du 1er au 2 aout 2016

Partie de rigolade au monastère de Mune
Lundi 1er aout 2016
Ichar – Padum
Ce matin, nous déjeunons une dernière fois avec Lobsang et Odzer. Chombel, a déposé les affaires hier après-midi, puis est reparti très vite vers son village, en laissant le cheval blanc, porteur de nos vélos à ses amis, pour leur retour. En effet, nos deux guides doivent également repartir vite vers Purne, afin d’accompagner un groupe d’étudiants qui procède à l’éléctrification solaire de plusieurs villages. Lobsang nous a donc proposé de prendre un petit déjeuner matinal, vers 6h30 : difficile de lever les enfants, mais ils viennent tout de même une dernière fois dans la grande tente blanche. Puis celle-ci est démontée, les caisses de camping sont rangées, le camp disparaît rapidement. Tout le matériel qui nous a servi en trek durant 8 jours est emporté à Padum en voiture, derniers adieux, et les 2 compères remontent vers leur vallée, par la rive gauche, avec leur simples affaires personnelles et le cheval blanc.
Nous terminons également le chargement de nos « mules », procédons à quelques derniers réglages mécaniques, et c’est parti ! Même si les premiers kilomètres présentent des petits raidillons bien marqués, nous sommes contents de retrouver nos montures !
Au moment du départ, un moine de la secte des bonnets rouges, les Drogpa (les Gelugpa portant le bonnet jaune), vient nous saluer. Il a un « look » amusant, avec ses lunettes de soleil rondes cerclées de rouge et son bonnet en laine rouge vif, pas tout à fait de la teinte du rouge traditionnel tirant vers l’orange. Il nous explique qu’il habite au monastère de Mune, devant lequel nous allons passer aujourd’hui, et qu’il nous attend. Nous notons l’invitation, sans savoir vraiment si nous nous arrêterons. Puis à Raru, alors que nous faisons une pause lavage – graissage des vélos auprès d’un petit ruisseau, notre moine aux lunettes rouge surgit à nouveau de nulle part et réitère son invitation !
La piste serpente au milieu des champs d’orge. Contrairement à l’amont de la vallée, plus élevée en altitude, ici les récoltes viennent de démarrer. Nous arrivons rapidement à Mune gonpa. Le monastère est en effet à côté de la piste, comme nous l’avait indiqué le moine, au niveau d’un collet naturel.
Dès notre arrivée, une nuée de petits moinillons de 6 à 15 ans environ arrive en courant et en riant. Nous décidons de nous arrêter, garons les vélos et nous dirigeons vers l’entrée du monastère. Lama Gelik, notre moine aux lunettes rouges est bien là ! Il nous invite dans la cuisine du monastère et nous propose un chaï. Nous nous installons, et bientôt, de nombreux moines défilent dans la cuisine, certains sont très âgés, d’autres plus jeunes. Puis, devant leur insistance nous mangeons avec plaisir des chowmins, et même des bananes. Nous leur expliquons que nous vivons également dans les montagnes, en France, et prenons leur adresse, bien motivés pour leur envoyer une carte postale de notre région dès notre retour. Afin de les dédommager pour nos 5 repas, nous laissons notre contribution financière sous forme de don au monastère.
Au moment d’enfourcher nos vélos, tous les moinillons qui gardaient nos affaires à l’entrée du monastère, souhaitent à présent essayer nos machines : c’est donc parti pour de nombreux tours de tandem avec certains, tandis que d’autres s’amusent avec le petit vélo de Titouan, et le vélo de Gaspard délesté de ses sacoches. Au bout d’une demi-heure, nous reprenons la route de Padum, heureux de cet intermède.
Nous passons devant le magnifique monastère de Bardan, à nouveau perché sur un éperon rocheux.
Puis Padum est en vue. Les enfants pensaient que nous aurions du goudron en arrivant, mais non. Jusqu’à l’entrée de la ville, c’est une piste qui nous accompagne. Padum est un gros bourg, bordant une vaste plaine. Quelques ruines au sommet d’une colline, marquent l’ancien Palais Royal. Une rue centrale bordée de commerces, la plupart fermés lors de notre passage, marque le centre du bourg, qui s’est étalé ces dernières années. Nous sommes un peu déçus en arrivant, pensant trouver une petite cité pleine de vie.
Nous tentons notre chance à la première guest house en arrivant sur notre droite, à proximité d’un gros moulin à prières : Mont-Blanc Guest-House ! Une maison familiale où vivent trois générations, quelques chambres à l’étage très convenables, nous resterons ici deux jours.
Mardi 2 aout 2016
Padum, Karcha
Notre journée de repos à Padum, outre les lessives et la douche au seau pour tout le monde, est marquée par une visite étonnante. Alors que nous étendons le linge dans le jardin, nous observons une agitation inhabituelle dans la guest-house. Chaque membre de la famille, et en particulier les grands parents, a revêtu ses beaux habits traditionnels (robe tibétaine habillant les hommes et les femmes). Et le sol de la petite allée menant à l’entrée de la guest-house, ainsi que le pas de la porte d’entrée, ont été décorés de sel, avec notamment un dessin figurant le signe de prospérité, que nous retrouvons partout en Inde : la croix gammée « à l’envers ». Après questionnement, il s’agit d’un haut dignitaire religieux, l’un des plus sacrés Rimpochés , qui est de passage à Padum. Sa visite s’inscrit dans une véritable « tournée » régionale des monastères. Ce Rimpoché est originaire du Bouthan nous affirme le grand-père… enfin, après questionnement d’une autre personne, se serait plutôt le Tibet… mais une troisième nous soutient qu’il habite en Inde. Bref, on ne sait pas vraiment d’où il est, mais en revanche, il arrive subitement, accompagné d’une vingtaine de 4×4 pick-up dont les hauts parleurs renvois musiques, chants et annonces diverses au micro.
Il descend rapidement de voiture, traverse l’allée, salue la famille qui fait une haie d’honneur, et… va manger ! Dehors, tout une foule qui l’accompagne, attend que le dignitaire ait pris sont thé. Puis 20 min plus tard, tout le monde ressort de la guest house, et la procession de 4×4 disparait !
De notre côté, nous cherchons un taxi pour aller visiter le monastère de Karcha, et qui retrouvons nous dans la rue centrale ? Lama Gelik, notre moine aux lunettes rouges, qui semble ne pas tenir en place, et n’être pas souvent dans son monastère !
Karcha est situé en rive gauche de la rivière Zanskar. Lorsqu’ Ariane était étudiante, l’association « Hydraulique Sans Frontières » portait un projet d’alimentation en eau du monastère. En effet, en hiver, les moines devaient remonter une petite gorge à pied afin d’aller casser la glace pour remplir leurs seaux. Une mission avait alors était montée pour réaliser un relevé géologique de la zone afin d’étudier la faisabilité d’un stockage souterrain à l’abri du gel. Ariane, alors au Canada n’ayant pu se rendre au Zanskar, c’est Philippe M., alors étudiant en géologie, qui était parti durant tout un été réaliser cette mission. Cet aménagement n’a jamais vu le jour, en raison des difficultés techniques de terrain. Mais nous sommes impatients aujourd’hui d’aller visiter ce monastère qui a occupé nos esprits lorsque nous étions étudiants ! Bien sûr, le site est loin des représentations de cartes postales dignes d’un Olivier Folmi que nous en avions. Aujourd’hui le route arrive à l’entrée du monastère, et de nombreux aménagements témoignent que la plaine de Padum n’est plus cette plaine isolée qu’elle était encore à l’époque.
Nous croisons quelques moinillons, mais il y a finalement peu de gens aujourd’hui. En effet, une puja/fête a eu lieu ces deux derniers jours à Karcha, et après les festivités, l’activité est retombée. Un monastère est en cours de réhabilitation, et deux artistes-peintres sont en plein travail. Nous prenons un long moment pour admirer leur minutieux travail sur le mur d’entrée. A l’intérieur, les fresques sont achevées, et les couleurs sont éclatantes.
Mais nous n’aurons pas l’occasion de discuter avec quelqu’un de l’état de l’alimentation en eau du monastère en 2016…
A reblogué ceci sur En passant par là!et a ajouté:
Suivez les avenrures oalpitantes d’une famille en tandem en Himalaya!9
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Votre récit et vos aventures sont fascinantes! Je vous admire tous pour votre détermination et votre ouverture aux cultures étrangères. Pendant ce temps là, mou je fait mon ptit tour de la Gaspésie au Québec. Rien à voir avec votre périple mais j’ai beaucoup de plaisir dans mon appentissage du cyclotourisme!
Bienvenue au Québec! Pierre
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Nous avons retrouvé des connexions internet normales et pouvons donc répondre ! Merci pour tes messages et bravo pour ton périple en Gaspésie. Nous gardons un excellent souvenir d’un tour que nous avions fait il y a maintenant longtemps, et c’est avec grand plaisir que nous essaierons de retourner un jour au Québec… si on a encore des congés !!! Bonne suite à vélo ! Ariane
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