Kirghyzstan : La vallée de Kongur Olong, une alternative à la rive sud du lac

25/07 : Aujourd’hui, c’est fini pour les vacances au bord de la mer ! Direction : une vallée parallèle à la rive sud pour éviter la circulation grandissante.

Img_8789Un dernier regard en arrière pour contempler les montagnes de frontière Kazakhstan/Kirghizstan dominant le lac

La montée jusqu’à la petite ville Bokonbaevo (250 m de D+) nous permet une bonne mise en jambe. On profite de quelques épiceries pour faire le plein de nourriture car on ne sait pas ce qui nous attend pour les 4/5 prochains jours. Dans un de ces magazin, Gaspard et Sébastien font une mauvaise rencontre avec un kirghize très alcoolisé. Heureusement, tout se termine bien grâce à…. Une discussion à propos de Patricia Kass, chanteuse française qui s’exporte bien dans les pays de l’ex-URSS et que cet ivrogne semble bien apprécier ! Patricia détend l’atmosphère, tandis que Seb et Gaspard quittent rapidement la bazar !

Img_8865Le début de la montée vers Bokonbaevo

Peu après Ak Say, on quitte la route principale juste après avoir aperçu un bus remarquable : un ancien bus « Trans’Isère, Transport du Vercors ». On aurait voulu le faire exprès, nous n’y serions pas arrivés !

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Img_8877Quelques tombes kirghizes où la faucille et le marteau soviétiques côtoient le croissant musulman !

Nous grimpons le col au-dessus d’Ak Say (« canyon blanc » en kirghize) pour basculer vers la vallée de Kongur Olong. C’est notre premier col au Kirghizstan et le plus haut pour Gaspard dans sa jeune vie de cycliste.

Img_8885La montée du col au dessus d’Ak Say (2050 m)

Malgré les incertitudes de localisation, on arrive finalement à trouver une yourte (Jaichy yurt) pour dormir et passer notre première nuit dans cette vallée secondaire, à l’écart du trafic routier de la rive sud du lac. Le goudron laisse place à une piste non revêtue.

26/07 : En route pour la tôle… ondulée

Le début de la journée commence sous les meilleurs hospices : du soleil et une belle vallée au profil peu marqué, et donc potentiellement bien adapté au vélo. On traverse le premier village où les tapis kirghizes « dorent » au soleil sur les barrières des maisons, et les bouses de vaches sèchent sur les murs en pisés.

 Les tapis kirghizes sèchent au soleil

C’était sans compter sur cette fameuse tôle ondulée dont la simple évocation fait frissonner (enfin plutôt claquer des dents)  n’importe quel cyclo ! Cette tôle ondulée, c’est le destin de toutes ces pistes soumises aux passages répétés des voitures roulant à vive allure. En dessous d’une certaine vitesse (60-80 km/h), tous les véhicules sévissent les affres de ce revêtement, qui met à mal la mécanique. Plus rapide, et les vibrations disparaissent. En effet, à vitesse importante, la voiture entre en « lévitation » au dessus de la route mais attention, il n’y a plus d’adhérence ni de direction ! Sur certains tronçons, la tôle ondulée est vraiment horrible à circuler à vélo et nous oblige même parfois à marcher avec le vélo à la main…

 Img_8901Scène de vie agricole dans la vallée de Kongur Olong

A Kongur Olong, le soleil tape fort et l’ombre est rare. On nous invite à venir à prendre un thé et même à passer la nuit alors que nous ne sommes qu’en milieu de journée.

Img_8919 Les pâturages de la vallée de Kongur Olong, au pied de « 4000 m »

Nos déclinons l’invitation et reprenons notre chemin car nous avions l’objectif de passer un col avant la fin de journée.  La journée a vraiment était difficile à cause du revêtement et nous décidons de dormir au pied du col, dans le village d’Ala Bash.

Img_8930Notre place de camping aux abords du village d’Ala Bash

 Img_8935Les villageois viennent partager quelques spécialités locales

27/07 : la montée infernale du col d’Ala Bash (2350 m)

 IMG_8943_panoLe village d’Ala Bash

Peu de temps après avoir quitté le village d’Ala Bash (2000 m) où nous avons passé la nuit, nous entamons  la montée du col éponyme. La pente devenant de plus en plus soutenue et rugueuse, nous mettons pied à terre et poussons les vélos, puis, tandis que les enfants finissent le col à pied sans leur vélo, les parents entament une noria d’aller-retours pour monter nos 200 kg de bagage. Compte tenu de la chaleur, nos réserves d’eau sont réduites à leur plus simple expression lorsque nous atteignons ce col. Cette montée est vraiment difficile et les grosses ornières sur la piste sont probablement les stigmates d’orages récents.

Img_0846Avec une pente de plus de 12%,  et une piste souvent rugueuse, la montée de nos chargements est des plus difficiles

Heureusement la piste devient nettement plus roulante à la descente et nous atteignons assez rapidement le village de Tura Suu (« les eaux bonnes » en kirghize). Il fait chaud, la famille est exténuée alors que nous n’avons pas fait plus de 15 km, et nous décidons à dormir dans le village, chez l’habitant.

Img_8981Un cimetière kirghize, au pied des montagnes, avant d’arriver à Tura Suu

Img_8990La famille chez qui nous avons été accueillis

28/07 : Très jolie descente le long de la rivière Tura Suu

C’était prévu comme étant la journée la plus incertaine sur le plan de roulabilité. Sur la base de l’analyse des cartes disponibles et des photos aériennes, nous avions envisagé de passer un col à 2700 m pour rejoindre directement Kochkor depuis Tura Suu. Par contre, nous n’avions pas retrouvé de récit de passage à vélo de ce col…

Les expériences difficiles des 2 derniers jours nous incitent à revoir à la baisse nos objectifs. Prudemment, nous choisissons de suivre le profil descendant de la rivière Tura Suu. Ce choix est judicieux. Ce parcours est très sauvage, nous croiserons 2 ou 3 voitures dans la journée, et magnifique. La pause méridienne permet de se baigner et de faire un brin de toilette dans un cadre idyllique.

La magnifique descente (roulante) de la rivière Tura suu, dans un cadre idyllique

Après près de 30 km de descente, on rejoint le village de Kara Tala, à proximité du lac Issyk koul. On dormira dans un verger, chez des agriculteurs nous offrant du lait et du fromage blanc.

29/07 : Le transfert des malades

Dans le village retiré de Tura Suu, nous avions eu quelques difficultés à nous approvisionner en nourriture et même à trouver du pain. Nous avions alors naïvement accepté du pain décongelé, dans un village où les coupures d’électricité doivent être fréquentes.

La nuit à Kara Tala fût très mouvementée avec une bonne partie de la famille malade. Adélie et Titouan vomissent la nuit à quelques heures d’écart, les sacs de couchage prennent cher…Une nuit de cauchemar. Le lendemain matin, les enfants ne tiennent pas debout. Dans la cour de la ferme, Seb aperçoit une marchroutka. Ni une, ni deux, on négocie le prix de ce mini bus et nous voilà parti pour rejoindre Kochkor (1700 m). Adélie vomira dans un sac plastique durant le trajet…

30-31/07 : La convalescence ou le repos des guerriers

On passe 2 jours et 2 nuits à essayer de se retaper, dans une guest-house à la télévision allumée quasiment 24h/24 à tous les étages, et tenue par des propriétaires peu agréables. Il faut dire qu’ils ont un bébé, et que nous avons débarqué chez eux avec 2 enfants vomissant, et qu’au bout de quelques heures, Gaspard s’est également mis à vomir… De son côté Titouan ne remonte pas la pente, et sa fièvre oscille entre 39° et 40°C. On sent nos hôtes tendus, on le serait à moins. Le 3ème jour, Seb part à la recherche d’un nouveau logement pour passer la nuit. Dans la coopérative de tapis Kochkor Kutu, nous rencontrons la sympathique Lilia avec qui nous sympathiserons, et qui parle français. Elle nous conseille de dormir chez ses anciens professeurs qui sont contraints d’arrondir leur fin de mois pour contribuer à financer leurs enfants qui rentrent à l’Université à Bishkek. Avec quelques mots de kirghize, on arrive à communiquer. Le cœur fait le reste. Ils se révèlent de vrais grands-parents pour les enfants.

Les pharmacies de Kochkor n’ont plus de secret pour nous à la recherche d’antibiotiques pour Titouan, et nous faisons une razzia de Smecta (CMEKTA en cyrillique)

Img_9502L’élaboration et la cuisson du pain (nan en kirghize)

Kul Ukok à cheval…