Kirghyzstan : La Kokomeren ou la vallée de Kyzyl Oy

De Kok Oy, on rejoint le hameau d’Aral  qui marque la fin de notre parcours le long de la rivière Jumgal. Le site est impressionnant avec ses montagnes rouges environnantes. Aral (1450 m) marque également la fin de la descente. Nous allons remonter la rivière Kokomeren au débit vraiment impressionnant. Ce cours d’eau est le principal affluent de la rivière Naryn qui change de nom dans le Ferghana pour donner la fameuse Syr Daria qui alimentait autrefois la mer d’Aral.

 Img_0044Nous sommes tout petits devant ces falaises bariolées

Il nous faudra désormais nous passer du goudron. En cette fin de matinée, la chaleur devient accablante et il est difficile de motiver les enfants à grimper les premières côtes. Heureusement le paysage est magnifique avec ces falaises bariolées qui nous entourent.

Img_1091La rivière Kokomeren, au débit impressionnant

Le contraste est saisissant : la rivière tumultueuse traverse un environnement hyper aride. Le courant dans la Kokomeren ne nous incite pas trop à s’arrêter le long de la rivière. Coup de chance, peu après midi, on trouve une petite plage de sable fin protégé du courant : l’endroit rêvé. Cela fait 3 à 4 jours que nous nous ne sommes pas vraiment lavés. On passera près de 2 heures à pic-niquer pour les uns et à jouer dans le sable pour les autres.

On reprend nos vélos alors que nous n’avons pas fait plus du tiers de la montée. Les reliefs sont toujours aussi beaux avec leurs couleurs rouges. On passe au pied d’un gigantesque éboulis/glissement de terrain.

Img_0086Détail du gigantesque éboulis, avec ses différences nuances de rouge

La pente s’accentue. La piste sableuse ou comportant de la tolle ondulée ne facilite pas la montée, surtout pour les enfants, un peu « ramollis » par leur pause au bord de la rivière. Les mollets commencent à tirer. Depuis Aral, c’est environ 300 m de dénivelée à remonter sur une piste quelques fois un peu rugueuse, pour rejoindre le village de Kyzyl Oy (1730 m).

Img_0082Le gigantesque éboulis, caractéristique de la vallée de Kyzyl Oy

Le trafic de véhicules est très limité, avec 1 voiture par heure environ. L’heure tourne et nous ne sommes pas encore rendus à destination. Seb casse alors son porte bagage et est contraint à une réparation de fortune dans l’endroit le plus dangereux du parcours : le versant entier de la montagne comportent des rochers instables menacent de tomber juste au dessus du vélo et de la remorque dans laquelle Titouan fait sa sieste.

 Img_0093Alors les mecs fatigués ?! Sieste pour tout le monde dans la remorque

La pénombre arrive et Gaspard n’a plus la force de pédaler. Il prend place dans la remorque à côté de son petit frère. Son vélo est placé sur la remorque formant un « convoi exceptionnel » !

Img_0095Le convoi exceptionnel de 2 vélos et la remorque (on remarquera les jambes de Gaspard qui dépassent de la remorque) ! Pas loin de 130 kg à tracter…

Tout le monde est fatigué. 1 km avant d’arrivée à Kyzyl Oy, le conducteur d’une voiture arrêtée au bord de la route pour une crevaison nous indique que le pneu de notre remorque est …crevé. La chambre à air est éclatée. Le résultat de la surcharge ?

On arrive finalement à Kyzyl Oy juste avant la nuit. On nous fait chauffer une casserole d’eau chaude dans la Guest house pour que nous puissions prendre une douche. Quel luxe !

Le lendemain, on en profite pour se promener dans le village de Kyzyl Oy et  se reposer. On passe l’après-midi, au bord de l’eau, à proximité d’une passerelle « himalayenne ».

Img_0159La crête de Kol Kor depuis le village

Le jour suivant, Seb se lève à 5 h du mat pour aller faire une petite rando express et apercevoir les hautes montagnes de la région. Après une première partie très raide à remonter un couloir herbeux raide, il traverse l’ensemble des crêtes de Kol Tor pour atteindre un petit sommet panoramique à 2900 m d’altitude au dessus du village. Redescente au pas de course pour revenir au village à 9h30. Les enfants sont tout juste réveillé et ont dû s’occuper d’Ariane qui est mal en point. Elle passera la journée au lit entre nausées et vomissements…

Img_0214La vue sur les 4000 m de la région, depuis le sommet de Kol Kor (2900 m)

Le 13/08, de Kyzyl Oy, on rejoint Bishkek avec l’aide d’un mini van du CBT. Peu après Suusamyr, on atteint LE grand axe routier du Kirghiztsan, reliant les 2 principales villes du pays : Bishkek et Osh. Le long de cette route asphaltée s’égraine un chapelet de yourtes proposant à la vente les produits de l’élevage : du kumys et des qurut, ces boulles salées de fromage (yaourt), imputrescibles et communes dans toute l’Asie centrale. Plus haut, le passage du col Too Ashuu (3586 m), facilité par la présence d’un tunnel à environ 3000 m d’altitude (voie unique, pas de trottoir), donne accès à une longue vallée descendant jusqu’à Kara Balta. Enfin, Bishkek nous tend les bras après une heure de route dans une « banlieue » étalée à forte circulation.

Bishkek et le retour à la maison…